4 Mai 2017
Ou plus précisément "Comment le soldat répara le gramophone" dans son titre allemand original, ce qui lui donne un sens un peu différent (à savoir avec un fusil, mais je ne dévoile pas grand-chose avec cette révélation).
J’ai choisi ce livre pour son titre intrigant et parce que le nom de son auteur finissait en "ić". Je n’ai pas été déçue. Il émane de ce livre cet état d’esprit un peu particulier que je connais, qui flotte dans les pays de l'Est. Rien n’est grave mais tout détail est important. On pourrait faire de grandes choses mais plus tard, parce que maintenant, on a forcément mieux à faire. Fantaisie de l’absurde, un peu désespérée. On évoque la mort en riant, on fait la guerre en chantant et on rythme les fêtes à coups de fusil.
Dans ce récit, on passe sans transition de la narration de la vie quotidienne ordinaire, relativement insouciante, où la réalité est transformée en histoires extraordinaires, à celle de la vie en temps de guerre, dans les caves des immeubles en ruines, ce qui en souligne la violence.
La guerre poussera la famille du narrateur à l'exil vers une Allemagne peu accueillante et certainement pas chaleureuse.
Comme son grand-père Slavko, qui meurt inopinément au début du roman, le lui a appris, le narrateur/auteur mettra sa vie et son parcours en histoires, devenant ainsi carrément écrivain.
Dans ce livre, se côtoient sans hiérarchie les questions existentielles sur le sens de cette guerre improbable, les souvenirs légers et romancés d'un pays perdu et les considérations sur les cheveux d'Asija, les plus magnifiques qui soient. Il faut savoir se laisser emporter pour l'apprécier.
Femme de prof, mère de deux Scarabouils et d'une Grenabée, je dépose ici les aléas et anecdotes qui feront les souvenirs de notre vie de famille
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