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Quand la liberté durement gagnée par les aînés profite aux puis-nés

Le grand qui vient de fêter 10 ans a l’insigne droit et honneur de rentrer de l’école tout seul depuis le dernier trimestre du CM1. Droit acquis à la force de sa fiabilité. Avant cela, il s’était entraîné plusieurs fois, au printemps, sur le chemin du retour de sa séance de catéchisme hebdomadaire. Encore avant cela, il avait été de temps en temps envoyé acheter une baguette à la boulangerie. Et en tout premier, il avait promené le chien jusqu’au bout de la rue, en papotant avec ses copains. Sachant que le trajet école-maison est le plus court et le moins semé d’embûches de tous ceux précédemment cités, nous ne nous inquiétons pas outre mesure.

Un peu quand même, car si nous lui faisons confiance à lui et que nous sommes sûrs de son sérieux, nous ne pouvons pas être sûr de la bienveillance des gens qu’il pourra croiser en chemin, jeunes ou adultes, d’ailleurs. De l’école à la maison, pas de souci, les même pas 100m à parcourir sont peuplés des autres enfants de l’école et de leurs parents, dont certains le connaissent. De l’église à la maison, le terrain est moins sûr et nous nous surprenons donc à surveiller l’heure. Jusqu’à maintenant, aucun retard à déplorer. Et depuis peu, il rentre avec la petite voisine d’en face. A deux, c’est quand même mieux.

Outre le trajet seul, la nouveauté a surtout été de se retrouver seul à la maison pendant 2 heures. Or, 2 heures, c’est long, finalement, passée l’euphorie de rester seul « comme un grand ». Objectivement, tout se passe bien : il n’a encore ni inondé la salle de bains, ni incendié la maison. Il goûte, joue un peu puis fait ses devoirs. Ensuite ? Peut-être qu’il joue à la console, ou qu’il regarde un peu la télé sans qu’on le sache. Mais cela fait partie du jeu, non ? En tout cas, quand nous rentrons, nous le trouvons soit sur le canapé en train de lire, soit dans sa chambre.

En réalité, cette liberté est toute relative car finalement, au gré des changements d’emploi du temps de son père, il ne peut plus en jouir qu’un jour par semaine. Lui qui savourait cette parenthèse de tranquillité en est pour ses frais. Et ce n'est pas vraiment d'un bon œil qu'il voit s'approcher le moment où sa mère sera à la sortie de l'école tous les soirs à 16h...
Mais il sait que c’est un droit acquis.

Dans un souci d’équité partagé avec notre grand, dans l’idéal, ses frère et sœur acquerraient les mêmes droits au même âge que lui. Mais dans la pratique, ce n’est pas le cas. Ainsi, certains matins, la petite sœur s’accroche tellement bien au bras de son frère aîné qui s’en va tout seul à la garderie qu’elle part vraiment sans moi. Et combien de fois laissons-nous le moyen "seul" à la maison avec son frère, le temps d’une course rapide ? Toute cette injustice avait commencé à se révéler avec l’heure d’extinction des feux le soir. En fin de CE1, le grand avait acquis l’avantage de lire jusqu’à 21h, droit que s’est octroyé insidieusement le moyen l’année suivante, alors qu’il n’était lui-même qu’en Grande Section. Le grand avait bien sûr protesté contre cette affreuse injustice, mais en vain…

En résumé : la vie est injuste, et pis c’est tout !

 

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À propos
Nanie

Femme de prof, mère de deux Scarabouils et d'une Grenabée, je dépose ici les aléas et anecdotes qui feront les souvenirs de notre vie de famille
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F
Ah ça, c'est bien vrai ! Les aînés attendent finalement bien longtemps quelque chose que les suivants auront plus vite. Mais c'est ça aussi d'être l'aîné !
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