16 ans, pas complètement

Aujourd'hui, il aurait fêté ses 16 ans. C'est ce que nous lui souhaitions, symboliquement.
Demain, cela fera 3 mois qu'il nous a quittés.

3 mois que mes premiers mots, le matin, ne lui sont plus adressés : "ça va, Tato ?".
3 mois que mon premier geste n'est plus de lui ouvrir la porte-fenêtre de la cuisine.
3 mois que nous n'avons plus besoin de vérifier avec angoisse les portes ouvertes et les possibilités de fugue.
3 mois que nous pouvons laisser une assiette de viande ou de fromage plus de 2 minutes sans surveillance, sans le voir sauter sur la table pour se servir.
3 mois qu'une fois tout le monde couché, nous n'entendons plus le bruit de ses pas dans l'escalier pour monter dormir à l'étage, ce qui était officiellement non autorisé.
3 mois que je peux m'asseoir dans mon fauteuil sans devoir l'en déloger avant.
3 mois que l'on peut poser un sac de courses sur le sol sans le voir débouler pour fouiller.
3 mois que les enfants ne se disputent plus pour lui donner son médicament, le nourrir, le promener, le gâter ou le câliner.

3 mois que son fantôme nous hante dans le moindre recoin de la maison, à la moindre occasion.

Nous savions que sa disparition serait un moment très difficile à passer, mais je ne m'attendais pas à ce que soit aussi douloureux...