25 Mai 2012
* du nom de la place où l’évènement a eu lieu
Jeudi dernier, jour férié à la météo variable, Papa nous avait trouvé une sortie pas loin qui s’annonçait plutôt chouette : un « festival de marionnettes à l’ancienne ». Tout un programme ! Puisque c’était un festival, nous imaginions déjà un spectacle (ou deux, ou plus…), peut-être une exposition de marionnettes et de pantins et pourquoi pas un atelier quelconque pour les enfants. Un vrai festival, quoi !
L’affiche donnait l’heure d’ouverture des festivités : 16h30. A 16h28, après avoir entraîné avec nous les S., nous étions sur les lieux, prêts à nous amuser. On entendait Chantal Goya nous agresser accueillir joyeusement à force de « C’est Guignol, c’est Guignol, lalala… » entonné à tue-tête (je fais ma maligne, mais je chantais moi aussi à tue-tête, sous le regard effaré étonné de mes Scarabouils…) mais… on ne voyait rien d’autre sur cette place du Foirail que les pétanqueurs des jours fériés. Ah si, une dame se débattait avec des auvents qu’elle s’échinait à arrimer sous les rafales de vents, autour d’une pauvre camionnette déglinguée. Une dame bien mal-aimable qui nous a gentiment renseignés sur les horaires et tarifs aboyé dessus : « Pas question de monter le chapiteau avec ce vent, vous ferez avec, hein ! ». Oui, Madame. A 16h35, une troisième famille est arrivée ; le festival attirait les foules !... Elle aussi s’est frottée à la gentille dame pour s’enquérir du tarif : « Vous verrez quand ce sera ouvert ! » D’accord, Madame.
L’auvent s’est enfin levé, dévoilant l’épais mystère du fameux tarif : … [attention roulement de tambour]… 6 €/tête âgée de 2 ans et plus !!
D’abord, on constate qu’on n’a pas assez d’argent pour tout le monde. Ensuite, on sacrifie des têtes : les papas iront dépenser 6 € pour deux bières. Puis les mamans font des comptes d’apothicaires pour finalement resquiller sur un malentendu et payer 4 tickets pour 6 spectateurs sous le regard sceptique, voire soupçonneux de la dame. Mais bon, on a plus de 2 ans quand on en a 3, or 2 ans et demi, c’est moins que 3, et quand en plus, les 2 ans et demi passent plus de temps sur les genoux de leur mère que sur leur siège… Bref, nous avons resquillé, nous n’en tirons aucune fierté… mais aucune culpabilité non plus.
Car c’est quand même la pire chose que j’ai vue dans ma vie ! Décor sommaire et moche, marionnettes laides et décaties, texte déplorable et dialogues pitoyables bourrés de fautes de français que même nos enfants ne font pas, acteur complètement dépourvu de talent (Papa met plus de cœur et de vie dans les histoires du soir, sans être un pro), personnel désagréable au possible et sono grésillante. Même les gosses ont eu du mal à entrer dans l’histoire et à s’y intéresser vraiment. Peut-être parce que sur les 30 minutes de spectacle, les marionnettes ont purement et simplement disparu de la circulation pendant presque 10…
Par principe, j’essaie toujours d’être particulièrement indulgente avec les petites troupes qui ont peu de moyens mais souvent beaucoup d’idées ingénieuses. Mais là, non. Définitivement non ! Du coup, Papa s’est injustement fait charrier pour nous avoir attirés dans ce traquenard, alors que cela aurait pu (ou dû) être bien. Et pour finir l’après-midi en beauté, comme c’est notre habitude quand on retrouve la famille S., l’un des garçons a gagné sa place aux Urgences les plus proches. Cette fois-ci, ce n’était pas un des nôtres et il n’y a eu ni point de suture ni colle, seulement du temps perdu. Tout est bien qui finit bien.
Femme de prof, mère de deux Scarabouils et d'une Grenabée, je dépose ici les aléas et anecdotes qui feront les souvenirs de notre vie de famille
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