Dans un souci d’anonymat nous tairons le nom des magasins. Toute ressemblance avec des personnages réels existant ou ayant existé est purement voulue.
Bon ben, à la demande de la mariée, je m’y colle, moi humble futur mari, pour vous conter la noble histoire de la quête de mon costume…
Ce fut un mardi, non, un mercredi de mai. Nous partîmes à deux (ma mère et moi) sur notre fidèle destrier : le train SNCF Pontoise/Paris-Nord. Nous arrivâmes après moult péripéties à la Terre promise : boulevard Magenta, Paradis des robes et costumes où tout vendeur possède LE costume qui fera de notre mariage LE mariage. Sans CE costume, le mariage court à l’échec (et pour le price, tu t’inquiètes pas !).
Tel fut le début de cette quête qui ne faisait que commencer.
Magasin n°1 : Espace M….
Nous pénétrâmes dans ce premier bastion de l’habillage de jeune marié, armés du seul chéquier de ma mère. Aussitôt le vendeur arriva :
- « Wouaïaïaïe, j’t y jure : j't’y trouve li meilleur costume de la terre. La vérité. S’ki t'faut, c’est un costume noir ! »
- « Heu.. j’en voulais un bleu... »
- « Aîagaaaaaa ! Ma mère ! Si t’un costume noir ki t’faut !»
- « Ben... noir, ça fait pas un peu enterrement ? »
- « Ty t’occupes de rien. J’y reviens ! »
Ainsi donc, jy m’y suis occupé de rien et j’y attendu. Ma mèèèère jusqu’alors ne dit mot. En quelques secondes, le vendeur est arrivé avec un magnifique costume noir :
- « Azy, t’y l’essayes et t’y verras. »
Soit, je l’ai essayé. C’est alors que ma mère prit la parole :
- « Et pour le prix ? C’est combien ? »
- « Agaaaaaa ! Késkeu t’y t’occupes du prix ? Macache ki sera bon le prix, j’ty promets ! »
Bien du reste, j’ai essayé le costume. C’est vrai qu’il était classe, seulement, nulle étiquette indiquant de près ou de loin une éventuelle tarification dudit article.
Après mon essayage en bonne et due forme, je rendis l’article au vendeur :
- « Alors, t’y prends mon costume ? C’y l’plus beau du quartier ! En plus c’y le moins cher ! »
Ma mère revint à l’assaut :
- « Justement alors pour le prix… »
Le vendeur sortit la parade : « Y s’ra bon, t’occupe, t’occupe. »
Ma mère ne se laissant pas déstabiliser : « Bon, mais comment ? »
Le vendeur : « Mauriiiiiiiice ! Aïe Aïe Aïe ! La dame elle veut le praïce ! »
A notre grande surprise arriva du renfort pour le vendeur : nous étions pris au piège.
Maurice sans plus attendre sortit une arme redoutable : la calculatrice. Acculée, ma mère ne sortit pourtant pas son chéquier. Maurice se mit à tapoter sur sa calculatrice qui afficha alors un bon praïce…. Enfin relativement bon pour le vendeur moins pour l’acheteur. Le vendeur qui nous avait accueillis dit alors :
- « Ty l’prends le costume ou pas ? Passque si ty l’prends on baisse le prix qu’y ty montre Maurice. ».
- « On va réfléchir, on veut voir d’autres magasins. »
- « Poï, poï, poï, poï, poï ! Alors j’ty dis pas combien j’ty fais d’réduction. Mais si t’y vas ailleurs t’y r’passes nous voir et ‘y verras k'not’praïce sera plus bas. ».
Moi, sortant de ma torpeur : « Bon ben, salut ! ».
C’est ainsi que j’ai clos la discussion et suis parti m’attaquer avec ma mère à l’empire… L’Empire du M...