Petite bouille d'ange

... ou l’illustration exacte de l’adage « il ne faut pas se fier aux apparences ».

Vendredi matin, à la halte-garderie, alors que la bouille d’ange poussait de toutes ses forces et d’un air résolu son grand frère qui se penchait pour lui dire au revoir, Maman a averti les nounous : « S’il s’est fait mordre l’année dernière, m’est avis que cette année, c’est lui qui va maltraiter ses petits camarades… » « Mais c’est déjà fait : il adore tirer les cheveux longs des petites filles » qui pleurent à chaudes larmes mais ne se défendent pas, désarmées par son sourire ravageur. Les nounous l’ont remarqué et s’interrogent : les copains de crèche n’osent rien dire quand le mini-Scarabouil les embête. Qu’il soit parmi les plus petits ne leur paraît pas une explication suffisante.
Nous, on le sait, derrière sa gueule d’ange et son sourire innocent se cache une vraie terreur, un speedy-baby capable d’inventer et de réaliser douze bêtises à la seconde. Un exemple au hasard ?
Samedi matin. Alors que Papa nettoie les dégâts causés dans le coin du chien par un mini-Scarabouil qui a renversé la gamelle d’eau tout en s’enquillant 5 croquettes récupérées au fond de sa gorge par la main de Maman, on le trouve en train de plonger guillerettement dans le lavabo après avoir escaladé le marchepied qui sert normalement à son grand frère. Maman le dégage manu militari de la salle de bain dont elle ferme soigneusement la porte et s’en va s’affairer dans la cuisine. C’est alors qu’elle entend qu’on tire la chasse d’eau plusieurs fois de suite... C’est louche ! Le mini-Scarabouil a encore jeté les blocs de toilettes au fond de la cuvette (c'est une de ses passions), ainsi qu’un ou deux jouets, que son frère s’ingénie à faire passer en tirant la chasse d’eau pour « casser la bêtise » du petit frère. Maman doit encore plonger les mains dans les toilettes... [soupir de lassitude]

Ca, c’était samedi matin. Entre 10h et 10h30...

Mais la vengeance des parents est un plat qui se mange froid. Après des semaines des mois passés à subir la passion du mini-Scarabouil pour le téléphone, (stratégiquement placé dans l’entrée, sur un guéridon à portée de mimines, tout comme le modem), qu’il décrochait et/ou débranchait douze fois par jour avec toujours le même sourire de satisfaction béate, ils se sont enfin décidés à acheter une forteresse un grand meuble pour l’entrée qui en était dépourvue jusqu’alors. Téléphone et modem sont désormais à 1,40 m du sol. Quand il a vu ça, l’enfant a jeté à sa mère un regard rempli d’incompréhension, l’air de dire : « pourquoi m’as-tu trahi, toi, ma propre mère ? » puis a essayé d’escalader le meuble. En vain. Puis il est passé à autre chose. On ne s’en fait pas pour lui, il n’est jamais à court d’idées.
Mais, c’est à souligner : parents : 1 – mini-Scarabouil : 0 ! jusqu’à la prochaine fois...