Pas content !

De manière générale, le Scarabouil (oui, ça me reprend de l’appeler comme ça…) est d’un caractère jovial et facile qui se satisfait des petits plaisirs simples de la vie (tirer les cheveux de Maman, mettre ses doigts dans le nez de Papa, se jeter de sa hauteur sur les coussins en riant…). Mais il arrive que les choses ne se déroulent pas comme prévu et là, c’est le drame ! Et face aux drames petits et grands de la vie quotidienne, il n’y a pas trente-six attitudes à adopter, il n’y en a que deux :

1-       Ne rien dire et rester digne. Exprimer néanmoins son mécontentement en se couchant face contre terre, un pouce au bec, les sourcils froncés et les yeux brillants de larme (mais juste humides, hein, en vrai, on ne pleure pas). Cette réaction survient essentiellement quand Môsieur a décidé qu’il devait impérativement parcourir l’appart, à pied certes, mais pas tout seul, ni avec une seule main, avec les deux mains ! et pas celles de n’importe qui ! S’il a désigné Papa, Maman n’est plus bonne à rien, et vice-versa.

2-      Faire savoir à tout le quartier l’immeuble que la vie est injuste et que des bourreaux d’enfant restent les bras croisés et l’œil goguenard devant le spectacle de leur engeance face à l’adversité. Et c’est si intolérable qu’on ne peut que hurler, la bouche au carré, des grosses larmes de crocrodile perlant sur des joues rougies par la détresse (ah non, il n’y a pas d’autre mot !). Comment réagir autrement quand le chariot ne veut pas tourner, quand la préparation du repas prend plus de deux minutes, quand Maman oblige à enlever la couche avant d’entrer dans le bain, quand Papa empêche de piller des miettes de galette dans le plat… ? Dans ces cas-là, oui, on a le droit de pleurer ; le devoir même !

C’est vraiment trop dur, la vie d’un bébé ! « Quand je serai grand, je ferai tout ce que je veux ! » Ouais… moi aussi, c’est ce que je croyais…