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Mââ-Maann !

le 22 avril

On appuie bien sur le « a » de la première syllabe et on insiste bien longtemps sur l’accentuation du « an » terminal (sinon, c’est plus impersonnel). Telle est la rengaine favorite du Scarabouil ces dernières semaines. A tel point qu’il appelle et cherche sa mère tout le temps, chez ses mamies comme à la crèche. Telle est aussi la compagnie qu’il préfère en ce moment : Maman pour donner le bain, Maman pour manger, Maman pour enfiler les chaussures, etc. A tel point que lorsque vient le soir, on espère tant voir apparaître Maman derrière la porte qu’on ne peut masquer sa déception quand c’est Papa qui vient et qu’on pleure à chaudes larmes (non, ce n’est pas blessant pour Papa… à peine vexant !).


C’est bien… :

- on se rend compte qu’il articule très bien et maîtrise parfaitement la diphtongue (pas d’orthophonie en vue pour l’instant).

- on se rend compte aussi qu’il a parfaitement identifié les membres de son entourage proche : son père, le chien, sa mère et qu’il n’y a pas de confusion.

- reconnaissons que c’est quand même flatteur et valorisant d’être le centre de son monde, son phare, son roc, celle qui peut tout (euh… ça reste à voir) et qui console de tout.


… mais pas tant que ça :

- Papa est vexé puis fâché puis boude (« Tu ne veux pas de moi ? Débrouille-toi tout seul ou retourne chez ta mère ! »)

- Maman est fatiguée. Parce que les câlins et les jeux c’est bien. Mais avoir toujours un Scarabouil accroché à ses jupes, c’est aussi se taper tout le boulot, essuyer les chagrins, les caprices, les rouspétages… bref, c’est oublier toute idée de repos.

- ça frise le harcèlement : Maman garde à peine le droit d’aller aux toilettes. La porte à peine fermée, l’enfant la cherche et dès qu’il l’a trouvée (alors qu’elle se fait aussi discrète que possible), il tape à la porte, de plus en plus fort. Et si elle tarde trop, il pleure (aux grands maux, les grands remèdes). Elle songe à porter plainte...

Les dames de la halte-garderie l’ont bien remarqué et m’en ont fait tout un roman ce matin (ce qui m’a mise en retard, soit dit en passant…). Je retiens qu’elles trouvent cela tout à fait normal (tant mieux) et que le tour de Papa viendra bientôt (mais quand ?), mais aussi qu’Œdipe ne se serait pas encore mêlé de l’histoire (ce que j’aurais cru, au contraire) et que je ne suis pas sortie de l’auberge, donc.

Qui n’en veut du pot-de-colle ?

En même temps, quand il aura  5, 10 15 ans et ne voudra plus entendre parler de sa mère, je repenserai peut-être avec nostalgie à cette période de dévotion exclusive...

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À propos
Nanie

Femme de prof, mère de deux Scarabouils et d'une Grenabée, je dépose ici les aléas et anecdotes qui feront les souvenirs de notre vie de famille
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P
Moi aussi j'ai parfois l'impression d'être en proie à un petit tyran qui se pend littéralement à mes jupes comme ce soir (et oui je portais une jupe aujourd'hui) et qui crise si je ne la prends pas dans mes bras... alors dans ses moments là je sors ma solution mracle : mon écharpe de portage. J'installe Alix dans mon dos, elle adore car elle est collée tout contre moi, me fait des bisous dans le cou, regarde tout ce que je fais et moi je peux vaquer à mes occupations. Super efficace ! Bon courage, bises
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C
j'ai l'impression de lire la vie de Constantin... quoiqu'il commence à être plus dur depuis que je me suis arrondie, la jalousie pointe son nez.
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F
C'est marrant, on a la même à la maison, on échange ? Et en ce qui nous concerne, pas d'Oedipe non plus (trop tôt), juste la séparation d'avec maman qui est difficile apparemment (Jeanne pleure désormais quand je la met à la halte-garderie).Enfin, ce n'est sûrement pas la pire "crise" qu'il faudra essuyer, et il y en a eu d'autres avant non auxquelles on a su faire face, non ? ;-)
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