Si c’est pas de la poisse !... alors c’est un complot inter-espèces…
Après le sabotage canin qui a consisté à manger une partie du patron de la robe que je tente désespérément de coudre depuis samedi soir, j’ai dû subir les désagréments suivants :
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- Dimanche : je me suis aperçue qu’il me manquait du matériel (même pas grave, je l’achèterai lundi).
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- Lundi : empêchée d’acheter mon ruban par une visiteuse impromptue qui non contente de me soutirer de l’argent (si, si) et de m’expliquer combien il était difficile pour elle d’être déjà en vacances (je hais les profs, surtout le lundi), n’a même pas eu le bon goût de m’offrir à goûter justement, moi qui mourais de faim (je hais les gens qui se préoccupent de mon équilibre, surtout le lundi).
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- Mardi : le matériel est au complet, le mari est au sport, j’ai toute la soirée devant moi pour accomplir mon œuvre. Tout va bien... Je m’installe tranquillement... Je soulève le capot de la machine et… tiens, c’est quoi ce petit bidule qui vient de faire gling sur le carrelage ? J’inspecte la machine sous tous les angles, rien ne manque. C’est curieux, quand même… Je finis de m’installer... Je prends la pédale et… oh ! un trou ! il manque une broche, je ne peux donc pas la brancher. Je ne m’énerve pas encore mais j’y pense. Je n’ai pas encore perdu espoir car la fiche se visse sur la pédale (trop facile !).
Mais après une demi-heure passée à visser dans le vide puis une autre à me demander comment démonter une pédale où n’affleurent que des rivets, je sombre dans la déprime. D’abord car je suis encore empêchée de faire ce que je veux, et parce que je l‘aimais bien moi, ma machine. On aura beau me répéter qu’elle avait déjà plus de 40 ans et qu’il est normal qu’elle ait rendu l’âme, je trouve ça louche. Elle fonctionnait très bien, il n’y a pas si longtemps que ça.
J’ai passé le reste de la soirée à chercher qui pourrait bien vouloir me nuire avec autant d’acharnement, exceptés bien sûr mon propre chien, ma visiteuse du lundi et ma machine à coudre…, réduite à coudre des boutonnières à la main. Il ne me manquait que les mitaines et la lueur d’une bougie pour ressembler complètement à Cosette.
Ce soir, je vais chercher la machine de ma mère qui me sauve la vie mais qui sait... je ne suis pas à l'abri d'une panne d'électricité, ou d'un tremblement de terre, ou d'une invasion d'extra-terrestres, ou d'une béance dans l'espace-temps ou...