24 Janvier 2015
En cette rentrée, déménagement oblige, et même si nous sommes restés dans la même ville, les Scarabouils ont changé d'école. Et les deux frères n'ont pas vécu la chose de la même façon.
Ainsi, le grand Scarabouil, notre aîné sensible mais peu enclin à partager ses sentiments, ses craintes, ses angoisses, a travaillé sur lui-même dès son dernier jour de CP dans son ancienne école. Pour lui, changer de quartier revenait ni plus ni moins à changer de pays : il serait loin de ses amis, ne pourrait plus les voir. Il devait donc les oublier. Et le fait est qu'à partir de ce jour-là, il n'a plus parlé de ses amis, de ce petit groupe d'enfants soudés qui se suivaient depuis la Petite Section.
De la nouvelle école, on ne pouvait pas parler non plus. Mais nous savons que sa seule évocation était source d'angoisse. Et c'est un sujet que nous avons eu du mal à éluder puisque nous habitons à moins de 100 m de cette fameuse école. Pour lui, c'était évident : comme il ne connaissait personne dans cette école et que, réciproquement, personne ne le connaissait, il n'aurait pas de copain & serait l'enfant le plus seul au monde. Pire que tout : il n'aurait personne à inviter à son anniversaire. Autant dire que, bien que sous-jacente, son angoisse faisait quelques ricochets sur ses parents ; sur sa mère plus particulièrement.
Le jour de la rentrée, Papa & Maman s'étaient mobilisés tous les deux pour l'accompagner. Le coeur serré, il a puisé sa confiance dans leurs mains très serrées. Nous l'avons présenté à sa maîtresse qui nous a fait une première impression très positive. Puis, appelés pour une réunion d'information sur les nouveaux rythmes scolaires, nous l'avons laissé dans la cour, avec un camarade, lui aussi nouveau dans cette école, lui aussi figé (littéralement) par le trac.
Au moment de partir, le Scarbouil avait carrément les larmes aux yeux. Maman a improvisé : un gribouillage sur le poignet pour absorber ses craintes, pour se rappeller que ses parents pensaient à lui et que tout allait bien se passer. Papa était sceptique, craignant que cela le cantonne dans son angoisse. Mais finalement, il a suffit d'une fois.
La première journée s'est effectivement bien passée. Les jours suivants aussi, sauf qu'il s'est longtemps lamenté de ne pas avoir de copain et d'être souvent seul dans la cour. Quelle ne fut donc pas notre surprise quand il a fallu faire un tri parmi tous les enfants qu'il souhaitait inviter à son anniversaire !
Depuis, sa vie dans la nouvelle école suit son cours, au gré des alliances et des disputes entre enfants.
Côté classe, il est dans un double niveau, avec une majorité de CP, mais il ne semble pas que ce soit un frein pour lui, d'autant que CP & CE1 sont régulièrement séparés, regroupés avec les CP & CE1 de la classe voisine.
Bref, tout va plutôt bien.
Femme de prof, mère de deux Scarabouils et d'une Grenabée, je dépose ici les aléas et anecdotes qui feront les souvenirs de notre vie de famille
Voir le profil de Nanie sur le portail Overblog