Résistance !

"Grandeur caractérisant le degré d’opposition d’un matériau au passage du courant. Elle s’exprime en ohms." Ca, c'est ce qu'on dit en électricité.
En puériculture, on pourrait dire : "Grandeur caractérisant le degré d’opposition d’un bébé au passage du lait artificiel. Elle s’exprime en Estebans."

Lorsqu'il était petit, en certaines occasions, Esteban prenait correctement le lait de Maman dans un biberon.

Devenu plus grand, il eut récemment droit à un biberon de lait infantile, qu'il prit, l'air de rien. Enfin, pas tout le biberon, hein, mais quand même, il en but, sans rien dire.
Le lendemain, Maman réitéra l'expérience et... la rebellion s'exprima. Le bébé s'est bruyamment donné en spectacle, au beau milieu des festivités pascales, devant toute la famille réunie ! Il a bassement profité des circonstances pour dénoncer un véritable scandale : "On veut me forcer à boire ce lait reconstitué alors que ma mère est là, devant moi, refusant de me nourrir décemment !" Evidemment, Maman a cédé.

Depuis, Bébé se voit proposer quotidiennement une demi-ration de lait artificiel. Inlassablement, il la refuse, attendant patiemment de recevoir enfin le lait de Maman. La résistance est désormais passive, silencieuse et déterminée. Et tous les jours, le même scénario se répète. Maman attend que Bébé crie famine pour lui proposer un biberon, espérant chaque jour qu'il aura si faim qu'il se jettera dessus. Bébé prend alors gentiment le biberon... pour jouer avec la tétine ! De temps en temps, quand Maman lui explique qu'il faut bien manger, il fait mine de téter, remplit sa bouche de lait pour... le laisser couler par la commissure de ses lèvres !! Et ce petit manège peut durer au moins 40 minutes (record à battre, c'est encore Maman qui a cédé en premier). Même affamé, il attend patiemment qu'on lui donne son "vrai" repas.

Comble de la tête de cochon, dorénavant, il ne prend plus rien qui ne jaillisse pas directement de la source maternelle. Il ne prend même plus la peine de vérifier ce que le biberon contient. Dans le doute, abstiens-toi...

Vous avez dit tétu ? Si peu...