24 Novembre 2016
Le grand Scarabouil a commencé sa quatrième année d'équitation à la rentrée dernière. Avec toujours le même plaisir à se trouver au centre équestre et à s'occuper des poneys. Cependant, quelques chutes plus ou moins douloureuses et plus ou moins spectaculaires ont copieusement entamé sa motivation et son plaisir. Au point qu'il envisage d'arrêter les cours.
Comme c'est un enfant très raisonnable, il ne l'a pas tout de suite dit à sa mère car il sait qu’il est inscrit jusqu’en juin et qu’il faut s’efforcer d’honorer ses engagements. Nous avons beaucoup discuté [et avec cet enfant qui garde beaucoup pour lui et ne se livre qu'avec parcimonie, ce fut une gageure]. Il y avait donc ces chutes qui l'avaient impressionné et entraîné la crainte de nouvelles chutes plus rudes. Il y avait ces double-poneys un peu impétueux et imprévisibles. Il y avait aussi ce cours, si nombreux, qui ne favorisait pas la tranquillité d'esprit des bêtes et de leurs cavaliers. Il y avait l'absence de Maman, supportrice de la première heure qui avait passé des samedis entiers dans le froid, le vent et la pluie depuis 3 ans mais s'est vue éloignée du manège par le nouvel horaire.
Bref, il avait peur. Et cette peur l'avait déjà éloigné de plusieurs cours. Tout le monde était d'accord pour dire qu'il était inutile de continuer à le laisser dans cet état, qu'une activité extra-scolaire est censée être source de détente et de plaisir. Mais quelque chose chiffonnait Maman...
Finalement, elle s'est laissée convaincre par les arguments censés de la majorité raisonnable, et surtout le teint livide de son fils au moment de se préparer pour les cours d'équitation. Avoir des principes (d'assiduité, en l'occurrence) ne justifie pas de se rendre malade ni de laisser ses enfants faire leurs activités avec la peur au ventre.
Elle a donc démissionné du centre. Contre toute attente, les membres du bureau, qui donnaient l'impression d'être froids et insensibles, se sont montrés très concernés par notre problème. Ils ont demandé l'avis de la monitrice, discuté, et proposé des solutions (changer de cours, de monitrice, choisir son poney...). Le cavalier s'est montré assez réticent, réservant sa réponse pendant de longs jours... avant de refuser.
Dépit familial, mais on avait promis de se ranger à sa décision. Cependant, devant les efforts déployés par le centre pour ne pas le laisser sur une mauvaise impression, Papa a décidé qu'on l'obligerait à faire cette ultime séance. Pour savoir si la peur était profondément ancrée. Pour être sûr de ne pas le priver du plaisir de la compagnie des poneys pour de mauvaises raisons.
Il y est donc allé, à reculons, étreint par l'angoisse, les bottes dans un sac... C'est Nana qui l'a accompagné, celle qui ne craint pas les chevaux. C'est lui qui a choisi sa ponette. La monitrice avait été prévenue de ses craintes. Finalement, il a chaussé ses bottes et... a demandé à remonter la même ponette la prochaine fois !
Satisfaction générale ! Fierté pour lui d'être allé au-delà de ses peurs, quoique contraint et forcé. Et même s'il avait persisté dans son refus, nous aurions respecté son choix, qui aurait été fait "rationnellement", en toute connaissance de cause. En attendant, c'est reparti... pour un certain temps.
Femme de prof, mère de deux Scarabouils et d'une Grenabée, je dépose ici les aléas et anecdotes qui feront les souvenirs de notre vie de famille
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