24 Février 2025
Samedi, nous avons pris la route avant même patron minet (3h30 du mat, nous sommes fous) pour nous rendre dans les Hautes Alpes faire du ski.
La dernière fois, c'était il y a cinq ans, juste avant le confinement, dans une station où il y avait plus de terre sur les pistes que de neige. Ces vacances formidables s'étaient soldée pour moi par une rupture du ligament croisé antérieur droit à la suite d'un choc latéral avec un skieur encore moins compétent que moi. Les protocoles sanitaires, le coût, l'appréhension et le manque d'envie de certain nous ont laissés éloignés des pistes depuis lors. C'est la ténacité de la Grenabée qui nous y a ramenés cette année.
La dernière fois, la Grenabée avait 7 ans et acquis une médaille qui n'existe pas à l'ESF (le Yétison). Elle a donc souhaité reprendre des cours. Mais avant cela, elle a demandé à son père de la remettre en confiance à ski... ce qu'il a volontiers accepté, sans savoir où cela les mènerait.
Le cours débutant à 13h, ils sont partis vers 9h30 pour commencer gentiment par la petite piste verte au pied du logement. Chausser, monter en escalier, prendre le téléski et descendre en chasse-neige. La Grenabée se sentant en confiance, ils décidèrent d'aller jusqu'à la station explorer des pistes plus intéressantes. C'est alors que l'enchaînement des événements leur a quelque peu échappé. D'abord, ils ont pris un télésiège censé les mener à une longue piste leur permettant de retourner directement au logement et d'être à l'heure pour le déjeuner. Mais la piste visée était malheureusement fermée. Ils n'ont alors pas eu d'autre choix que de prendre un autre téléski, réputé difficile. La Grenabée étant une débutante, ce qui devait arriver arriva : elle a chu. Son père a dû lâcher la perche à son tour pour lui venir en aide. Ils sont donc redescendus au départ du même tire-fesse. Au deuxième essai, la Grenabée a lâché la perche trop tôt, croyant qu'ils étaient arrivés au bout. Rebelote. Ensuite, entre pistes fermées, chutes, rouspétages, fatigue et stress, leur descente s'est montrée assez chaotique.
Pendant ce temps, la mère de famille, confiante, a passé sa matinée à ranger, faire quelques courses et s'arranger pour que le repas soit prêt à l'heure convenue.
Mais à l'heure convenue, si la table était dressée, la Grenabée et son père n'étaient pas là. Premier réflexe de la mère : téléphoner pour vérifier qu'ils étaient bien sur le chemin du retour et se rassurer. En pure perte car, évidement, aucun des deux n'avait emporté son mobile. Deuxième étape, fulminer sur le thème "ils ont voulu aller toujours plus haut sans regarder l'heure, ils savent pourtant bien que le cours est à 13h !". Troisième phase, ne voyant toujours rien venir, l'inquiétude, puis l'anxiété et enfin l'angoisse. Pendant cette phase, la mère a tourné en boucle sur le sujet, délaissant de manière éhontée les Scarabouils affamés :
Quand le moniteur a appelé la Grenabée, sa mère a expliqué qu'elle ne savait même pas où elle se trouvait, qu'elle n'était pas rentrée pour déjeuner et que c'était bientôt la fin du monde (le sien tout au moins).
C'est au moment où le groupe s'est engagé au tire-fesse qu'ils sont enfin apparus en haut de la piste. Un snack rapide histoire de reprendre des forces et de faire une petit pause après presque 4h d'aventures et la Grenabée repartait guillerettement suivre son cours.
Une heure et demie plus tard, elle entraînait sa mère sur des descentes supplémentaires, mue par une énergie intacte, d'origine inconnue.
Le soir, toutes ces émotions fortes ont terrassé l'entièreté de la famille qui dormait du sommeil du juste dès 20h30.
Femme de prof, mère de deux Scarabouils et d'une Grenabée, je dépose ici les aléas et anecdotes qui feront les souvenirs de notre vie de famille
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