« Vous êtes enceinte ? mais c’est mêêêrvêêêilleux ! » Mouais… faut le dire vite, quand même…
A moins que ma définition du mot « merveilleux soit carrément erronée, je ne vois pas ce qu’il y a de merveilleux à avoir constamment sommeil et se transformer, doucement mais sûrement, en véritable loque, traînant du lit au fauteuil, du fauteuil au canapé, du canapé au lit… Je ne vois pas non plus ce qu’il y a de fantastique à ressentir, chaque après-midi et chaque soir (tous sans exception) d'extrêmement longues semaines les si renommées nausées matinales (matinales, mon œil !).
Et que dire de l’omniprésence inquisitrice de l’œil de Moscou ? qui surveille ce qu’on boit (et en quel volume), ce qu’on mange (à quelle sauce et en quelle quantité), ce qu’on fait (pourquoi tu cours ? es-tu sûre que tu devrais porter ceci ou escalader cela ?) et même ce qu’on regarde (pour ne pas traumatiser Scarabouille qui n’a pas encore d’yeux) et ce qu’on dit (pour ne pas le choquer alors qu’il n’a pas encore d’oreille) !!
Dire que ça va encore durer 6 longs et pénibles mois…
Il y a quand même des bons côtés dont il ne faudrait pas se priver et qui relèvent de l’axiome bien connu « il ne faut pas contrarier une femme enceinte (car on ne sait jamais…) ». On peut ainsi et en toute impunité :
- se faire dispenser de déménagement (charges lourdes proscrites),
- s’épargner les courses hebdomadaires (idem + menace de se pâmer dans les navets),
- éviter soigneusement la corvée du ménage (odorat super-bionique mis à mal par les détergents, risque accru de nausées),
- faire la difficile et ne manger que ce qu’on aime (menace de v… beurk),
- se faire dorloter (si l’homme est un rustre malpropre n’en prend pas l’initiative, le faire culpabiliser effrontément : « c’est surtout aussi à cause de toi que je suis obligée d’endurer tout cela !)