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In extremis

Dimanche 28 juin 2015 était LE jour de la Grenabée, le jour béni où elle allait enfin entrer officiellement dans la grande famille de l'Eglise (et pouvoir ainsi continuer à faire les bêtises dont elle connaît le secret en toute impunité divine).

Le même jour étaient également baptisées Emilie (5 mois, rien à signaler) & Lily (2 ans et demi, fille de M. & Mme Parfaits). Mais comme c'était LE jour de la Grenabée, il a fallu qu'on ne remarque qu'elle. Elle n'a pas eu à chercher longtemps le moyen d'attirer l'attention sur elle. En effet, la pauvrette venait de s'écorcher le genou au moment d'entrer dans l'église... Toute l'assemblée a donc eu l'insigne honneur de bénéficier de toute la gamme de ses cris indignés. "J'ai un bobo au genou ; j'ai du sang !" "Non, ne touche pas ; je ne veux pas être soignée !" "Aaaaah ! Je ne peux plus marcher !" (c'est Sarah B. qu'on aurait dû l'appeler...) Le prêtre, sourd à ses plaintes, avait beau lui répéter que c'était pourtant un jour de grande joie, la demoiselle n'a rien voulu entendre (l'imposition des mains, ça ne guérit pas un bobo au genou, dans la vraie vie).

A force d'entendre la parole de Jésus, elle a fini par se calmer et s'intéresser un peu (le strict minimum syndical) à l'évènement, jusqu'au moment fatidique de l'eau... Ce n'était pas faute de l'y avoir préparée en lui montrant des photos. Elle avait pourtant l'air assez ouverte à la chose... à condition qu'il s'agisse d'un bébé. Dès qu'elle a compris que de vrais enfants possédant la conscience d'eux-mêmes (et des intentions douteuses de leur entourage) pouvaient être concernés, sa réaction fut sans équivoque : "Non, je ne veux pas d'eau sur mes cheveux !" Au cas où sa mère n'aurait pas compris son point de vue, elle la harcela le lui répéta inlassablement, des jours durant, avant le jour J. Et au moment fatidique, la demoiselle ne s'est pas gênée pour le faire savoir, à grands cris, à tous et chacun, et tout particulièrement au prêtre et son sourire béat indéfectible. En vain, ce dernier, insensible à ses protestations, la douchant généreusement de litres et de litres d'eau bénite (il fallait bien cela pour le salut de l'enfant impie).

C'est ainsi que notre douce Grenabée fut baptisée contre son gré. Je sais, c'est moche de ne pas lui avoir demander son avis. Mais il lui reste désormais la liberté de peser le pour et le contre et de forger sa propre opinion après avoir tué ses parents qui l'auront inscrite autoritairement à l'éveil à la foi puis au cathéchisme. Au pire des cas, elle en retirera des références culturelles qui ne lui feront pas de mal et ce sera toujours ça de gagné.

In extremis
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Nanie

Femme de prof, mère de deux Scarabouils et d'une Grenabée, je dépose ici les aléas et anecdotes qui feront les souvenirs de notre vie de famille
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F
Voilà un jour dont elle se souviendra ! Ou pas d'ailleurs ! C'est sûr qu'avec des bébés, il y a moins ce genre de soucis. Tant qu'elle ne vous dit pas qu'elle veut se faire débaptiser... ;-)
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N
On vient d'en parler ce soir. A la question " te rappelles-tu ton baptême ?" elle a répondu du tac au tac qu'elle était tombée et qu'elle avait eu les cheveux tout mouillés.
V
Un jour inoubliable ! (pour tous !)
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N
Je suis sûre que sa prestation restera également gravée dans la mémoire des deux autres familles ;-)
A
Et bien, c'est ce qui s'appelle un baptême remarquable (et remarqué) !<br /> Quel plaisir de te lire, j'adore ton style !
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N
Merci pour le compliment !