31 Octobre 2021
... à moins qu'elles ne déroulent pas chez moi.
Samedi soir, la Grenabée avait invité une camarade de classe à dormir à la maison. Soit à passer une soirée, une nuit et une matinée ensemble. C'était leur première soirée-pyjama à toutes les deux. La Grenabée en rêvait depuis de années. Les deux en parlaient en boucle depuis des semaines, tant et si bien que les parents responsables des deux parties ont fini par céder à leurs yeux de Chat Potté accéder à leur requête, appuyée fort à propos par la nécessité de travailler sur un exposé commun.
Autant dire que l'excitation de l'hôte était déjà à son comble au moins 12h avant l'arrivée de son invitée, ce qui ne l'a pas empêché d'atteindre un niveau encore supérieur à l'instant où la sonnette a retenti. De son côté, la camarade n'était pas moins exaltée. Et cela annonçait 18 heures de folie, assumée par elles deux, subie par le Grand Scarabouil et moi, derniers gardiens du navire que le deuz et son père avaient fui quelques heures avant, appelés vers d'autres contrées.
Pendant 18 heures, donc, les deux filles sont restées bloquées dans un niveau d'excitation maximal. Elles ont parlé fort, ri, chuchoté, ricané, déliré, échangé des secrets, regardé un film, déménagé la chambre mille fois avant de trouver LA bonne configuration pour la nuit, chahuté dès potron-minet, observé avec curiosité les habitudes de l'une qui boit son lait avec une paille et de l'autre qui se brosse les dents de telle façon. Elles se sont levées un million de fois pour aller aux toilettes et/ou se laver les mains, disputées pour un feutre, une place, un bonbon.
Pendant 18 heures, leur bonne entente a été un peu émaillée par de furtives bouderies et autres petites chamailleries, l'une dévoilant une tendance au commandement pendant que l'autre révélait un caractère insoumis ; l'une laissant son hypersensibilité s'exprimer tandis que l'autre la cachait sous les railleries ; les deux se montrant perfectionnistes pour le travail de l'autre tout en étant brouillon pour elles-mêmes ; les goûts des deux en matière de jeux ou de nourriture se confrontant parfois, mais les deux restant ouvertes aux nouvelles expériences.
La nuit n'a pas été à la hauteur de mes espérances de repos salutaire. A 23h, on les entendait pouffer sous la couette, persuadées qu'on croirait qu'elles étaient en train de dormir tranquillement. A 00h43 (précises, oui !), elles toquaient à la porte de ma chambre pour m'avertir qu'elles étaient réveillées et prêtes à prendre leur petit-déjeuner !! A 5h04 (heure d'hiver, certes, mais bien trop tôt au demeurant), elles étaient au top de leur forme, prêtes à vivre toutes les aventures !... contrairement à moi...
Leur exposé ? Il n'est pas terminé et si je ne leur avais pas rappelé leurs studieuses intentions de départ, elles l'auraient relégué en dernière place de leur longue liste de choses tout aussi importantes, voire plus, à faire.
En conclusion, si les filles ont savouré pleinement cette expérience aussi joyeuse qu'enthousiasmante, jusqu'à la dernière minute (expérience qu'elles auraient facilement prolongée de 18 heures supplémentaires), je l'ai vécu comme un marathon (x 4,5 pour être exacte), tous mes sens en éveil pendant 18 heures pour que leur surexcitation permanente ne ravage pas toute la maison sur leur passage. Bref, il me faudra un certain temps, pour ne pas dire un temps certain pour m'en remettre.
Mais c'est beau, l'enfance !
Femme de prof, mère de deux Scarabouils et d'une Grenabée, je dépose ici les aléas et anecdotes qui feront les souvenirs de notre vie de famille
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