28 Décembre 2016
Lors de la dernière visite de contrôle chez la pédiatre, nous avons été alertés sur la rupture de courbe de poids du grand Scarabouil. Rien d'alarmant mais une cassure nette à ne pas négliger. En famille, cette question avait été soulevée par les grands-mères. Comme il grandit beaucoup, les parents n'étaient pas spécialement inquiets. Lui-même n'en éprouvait aucune gêne personnelle et ses copains ne s'en moquaient pas. Bref. Comme nous sommes disciplinés (dans une certaine mesure), nous avons accepté de consulter une diététicienne.
Pour préparer ce rendez-vous, nous avions fait des devoirs : noter, au jour le jour, le contenu détaillé de chaque repas, boissons comprises et éventuel grignotage. Nous avons également noté l'activité physique. Autant dire que ce n'est pas une mince affaire. Nous avions un tableau à disposition ; encore faut-il l'avoir sous la main quand on sort de table, penser à le remplir après une journée d'école ou une après-midi passée chez Nana ou Mamie. Je ne voulais pas en laisser l'entière responsabilité au grand pour qui le sujet est devenu délicat du seul fait d'en avoir parlé avec le médecin. Mais force est de constater que la tâche ne m'était pas si simple qu'elle le paraissait. Bref.
L'analyse du premier relevé, qui portait sur environ 3 semaines, s'est révélée surprenante. En effet, alors que nous achetons chaque semaine un panier de légumes de saison bio et que le père de famille met un point d'honneur à cuisiner sain et varié (pour ce qu'il nous semble...), il est apparu que nous consommerions trop peu de légumes, pas assez variés, trop de plats préparés (ragoûts, gratins, plats mijotés, etc.) et trop riche (certes, Papa aime cuisiner à la crème). Pour résumer, nous mangeons trop salé, trop gras et trop sucré. Autant dire qu'au vu du soin que nous prenons de notre alimentation, nous étions assez dépités.
Dépités mais concernés, nous avons changé quelques unes de nos habitudes. Au petit déjeuner, par exemple, le pain a remplacé les BN et tout le mode l'a constaté : le pain permet d'avoir faim plus tard dans la matinée. Un bon point pour la diététicienne. Au dîner, pas de changement notable dans les menus, mais un seul service. En effet, auparavant, les enfants mangeaient ensemble puis les parents entre eux plus tard. Effet constaté : gain de temps le soir et les enfants se tiennent mieux pendant le repas... mais d'un point de vue diététique, pas de différence à noter. Seulement une leçon donnée, en passant, l'air de rien, par la diététicienne. Dans le domaine du gras, on essaie d'avoir la main plus légère sur la crème que l'on utilise dans la confection des purées et des sauces béchamel, ainsi que sur le fromage râpé. Par ailleurs, nous ne consommions déjà que peu de fromage, puisque nous n'en achetons que rarement. Dans le domaine du sucré, nous n'avions déjà ni soda ni bonbons au quotidien. Maman a cessé de faire les goûters des enfants, les madeleines, gâteaux au yaourt et autres cookies ont été remplacés par du pain. L'étagère des laitages a changé de physionomie : moins de crèmes, moins de yaourts aux fruits, pratiquement que des yaourts nature. Du jus d'orange le matin seulement deux fois par semaine ; un gâteau toléré une fois par semaine.
La pédiatre et la diététicienne sont d'accord : ce n'est pas un régime amincissant pour le grand, ce sont les règles de base d'une bonne alimentation pour toute la famille. Pour résumer donc :
- 2 verres de jus d'orange par semaine (il en prenait 1/jour avant cela)
- 1 gâteau par semaine (il en avait 1/jour avant cela)
- ne boire que de l'eau (c'était déjà le cas)
- ne jamais se resservir
- privilégier les yaourts nature aux dépens des yaourts aux fruits, crèmes diverses et même yaourts de type à la grecque ou velouté qui contiennent de la crème.
- ne pas manger de fruits à tous les repas car c'est trop sucré
- manger des légumes mais pas en purée, ni en gratin, ni en ragoût (crus, peut-être, car il faut également limiter les matières grasses)
- limiter la viande à un repas par jour (c'est déjà le cas)
Bref. Ce n'est peut-être pas un régime amincissant, mais notre grand qui est lui-même très discipliné, suit les règles à la lettre, au point de rappeler sa mère à l'ordre quand elle lui propose un jus d'orange pour la troisième fois de la semaine. En même temps, à seulement 9 ans, son palais gourmand a parfois du mal à résister à la tentation et il a été surpris, une ou deux fois, à manger en cachette, ce qui n'est certainement pas le but recherché.
Ce n'est peut-être pas un régime amincissant, mais le suivi entamé avec la diététicienne nous oblige à contrôler chaque bouchée et Maman le trouve très restrictif. En outre, elle ne trouve pas l'analyse des repas très équitable. Ainsi, personne n'a rien à redire aux menus de la cantine, dont l'équilibre est réglementairement calculé sur 4 semaines, mais qui propose très régulièrement des nuggets, des plats en sauces, des éclairs au chocolat, des flans vanille et autres mets à mon avis trop salés et/ou trop gras et/ou trop sucrés. En revanche, on arrive à tiquer quand le dîner se compose d'un bol de soupe de légumes (2 louches) et d'un yaourt à la grecque, sous prétexte que le yaourt contient de la crème...
Côté activité physique, idem, il ne me semble pas qu'il soit particulièrement léthargique : équitation 1 fois/ semaine (d'aucuns diront que ce n'est pas le cavalier qui est actif...), piscine 1 fois/semaine avec son père et son frère, du foot ou des courses pendant les récrés, le sport à l'école, des sessions du type patinoire, piscine ou cirque avec l'école...
En réalité, la maman retire de tout cela un profond sentiment d'injustice et de une grande incompréhension. D'abord, tout le monde mange pareil à la maison ; alors pourquoi notre table serait bonne pour les uns et pas pour les autres ? Ensuite, après avoir pointé la liste des règles élémentaires, les nôtres sont apparues conformes à, disons, 95% ; alors pourquoi ce ton et ces sous-entendus accusateurs ? Surtout qu'au final, nos efforts n'ont eu qu'un effet limité. En effet, au second rendez-vous, il n'avait certes pas grossi, ni grandi d'ailleurs, mais n'avait pas maigri. En conséquence, j'aurais tendance à penser que l'alimentation n'est pas forcément le coeur du problème. Quand je pense que j'ai été élevée à la pomme de terre et que je ne faisais qu'une heure de danse/semaine et que je n'étais pas spécialement dodue étant enfant, je ne comprends pas. En tout cas, ce qui est sûr, c'est que ce suivi me met très mal à l'aise. Et c'est sans doute une question à creuser, elle aussi...
En attendant, le grand Scarabouil est bien dans sa peau (pour l'instant) et c'est le plus important.
Femme de prof, mère de deux Scarabouils et d'une Grenabée, je dépose ici les aléas et anecdotes qui feront les souvenirs de notre vie de famille
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