11 Juillet 2018
Quand notre aîné est entré à l'école maternelle et qu'il a reçu sa première invitation à un anniversaire au mois de juin, j'en ai été très étonnée. Il avait 3 ans et demi et je trouvais un peu "hors sujet" qu'il commence si tôt une vie sociale hors des sphères de la famille et des amis... Les parents des autres enfants invités étaient globalement du même avis, pour autant aucun d'eux n'a refusé de s'y rendre... et nous avons suivi le mouvement (moutons que nous sommes).
L'année suivante, en Moyenne Section, il a été invité plusieurs fois et ce qui devait arriver, arriva : nous avons organisé une petite fête avec ses camarades de classe pour fêter ses 4 ans. Le cercle, vicieux ou vertueux selon le point de vue, était inexorablement lancé.
Pour le grand, cet état de fait est plutôt sympa, car il continue d'être régulièrement invité, ni plus ni moins que ses camarades de classe, et invite en retour sans essuyer de refus marquant.
Pour le petit frère, ne souhaitant pas faire de différence entre eux, nous avons invité quelques enfants pour ses 4 ans. Mais les deux garçons n'ayant pas tout à fait le même caractère, nous avons remarqué qu'il n'était pas invité aussi souvent. Et lui aussi, l'a remarqué... De temps en temps, il en parle, se demande pourquoi et se laisse croire qu'il est le mal-aimé de la classe, de l'école et du monde... Pour la petite, même constat mais elle n'exprime pas les mêmes états d'âme.
Bref. Depuis le début, ces histoires d'invitations solennelles me gênent un peu. De cette façon, on instaure dès le plus jeune âge, les notions de popularité, de jugement de valeur (il y aurait des enfants plus "aimables" que d'autres), et même de clientélisme (si tu m'invites, je te laisse jouer avec moi). Certains enfants sont invités toutes les semaines (j'exagère un peu, peut-être, certes...), alors que d'autres jamais. Dans tous les cas, bonjour le niveau de l'estime de soi, entre ceux qui ont déjà la grosse tête et font la pluie et le beau temps au sein de leur petite cour dévouée et ceux qui se trouvent déjà nuls et insignifiants alors qu'ils sont en pleine construction et,surtout, à un âge où l'on n'est, normalement, pas encore conditionné ou perverti par les codes sociaux, un âge où toutes les amitiés, même les plus improbables, devraient être possibles.
Ne pas être invité alors que la majorité de la classe l'est, ne peut être que blessant, voire destructeur. Tout comme ne recevoir aucune réponse positive à ses invitations.
C'est ce qui est arrivé à l'un des camarades de la Grenabée et m'a fait réfléchir à ce sujet.
Ainsi, le 28 juin, l'ATSEM de la classe nous a remis une invitation de la part d'un petit garçon pour une fête se déroulant le 30. Je trouvais le délai un peu court et quand j'ai cherché les coordonnées de la maman, j'ai lu que la réponse était attendue avant le 25... Bizarre, autant qu'étrange, comme dirait l'autre, mais soit. J'appelle... pour apprendre que la fête est annulée ! N'ayant reçu aucune réponse en temps et en heure, la maman avait dû annuler sa réservation dans une aire de jeux intérieurs. Apparemment, il y a eu un cafouillage certain entre les animateurs de la garderie et l'ATSEM à qui les parents avaient demandé de distribuer les invitations 10 jours plus tôt.
En attendant, pendant ce temps, le petit garçon en question a espéré que ses petits copains viennent à son anniversaire, en vain. J'imagine très bien (pour l'avoir vécu bien plus tard) ce qui a dû se passer dans sa toute petite tête en se rendant compte que personne ne répondait présent... LE drame de l'année, lié à un fâcheux concours de circonstances...
Femme de prof, mère de deux Scarabouils et d'une Grenabée, je dépose ici les aléas et anecdotes qui feront les souvenirs de notre vie de famille
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