Pas maintenant

« - Maman, tu peux jouer avec moi ?
- Pas maintenant, je finis la vaisselle. »

« - Maman, tu peux me lire un livre ?
- Pas maintenant, je dois travailler. »

« - Maman, tu peux jouer venir voir ma construction ?
- Pas maintenant, il faut faire le ménage. »

« - Maman, on peut aller au parc ?
- Pas maintenant, c’est l’heure des devoirs. »

Il y a des périodes où j’ai l’impression de répéter « Pas maintenant » à longueur de temps. Et quand arrive la fin de la journée, s’installe la désagréable sensation d’être passée à côté d’eux et de bons petits moments à partager.

N'est-ce pas un comble pour une maman à la maison qui est censée pouvoir s'acquitter des corvées pendant la journée d'école de ses enfants. D'ailleurs, la plupart du temps, j'essaie de me rendre disponible après 16h30, pour le goûter, les devoirs, les doléances ou les confidences. Mais si le corps est présent, l'esprit n'y est pas toujours, accaparé par une tâche inachevée ou quelconque contrariété. Pourtant, à l'usage, je me rends compte que prendre 5 minutes pour admirer la construction de l'un ou 15 minutes pour jouer avec l'autre, ne me fais pas perdre de temps. Ce n'est qu'une question de hiérarchisation des choses à faire, de réorganisation des tâches. La lessive à faire tourner quand ils me demandent de l'aide, rien ne m'empêche de la reporter 10 minutes plus tard, d'attendre qu'ils soient eux-mêmes occupés à autre chose.

En réalité, la difficulté est de savoir se rendre pleinement disponible, sans arrière-pensée, sans réflexion parasite qui empêche de les écouter correctement et de ne pas être constamment à côté de la plaque, à les faire répéter, voire à les rabrouer. Le risque secondaire est lui, de s'oublier face aux sollicitations nombreuses et permanentes des autres.

En tout cas, « Pas maintenant » est une réponse que je voudrais donner moins souvent, car elle est souvent inappropriée...