Ce qui est fait n'est plus à faire

Avant, à chaque veille de vacances, je rédigeais une liste de tâches à accomplir pendant les deux semaines qui s'offraient à moi. Des tâches domestiques, des devoirs professionnels, des envies de loisirs... En tout cas, une liste toujours bien trop longue.

Aussi, à chaque début de vacances, devant l'ampleur de la tâche :

1. Je ne sais pas quoi commencer et m'engage à faire une liste des priorités.
2. Je me dis que je n'aurai jamais le temps à la de tout faire et de me reposer. Alors, je déprime.
3. Pour ne pas céder à la chute de moral, je fais plein d'autres choses qui ne sont pas sur ma liste.
4. Je me fige quand je retourne à ma liste.

Conséquence : à la fin des vacances, la liste est en effet loin d'être accomplie et j'en suis complètement désespérée, oubliant au passage ces autres tâches "hors listes" réalisées dans le même temps. A la veille de chaque rentrée, je me dis immanquablement que je n'ai rien fait de mes vacances.  

Aux dernières vacances d'automne, j'ai repensé à cette phrase qui faisait écho à la fameuse rengaine "Je n'ai rien fait de mes journées". Et j'ai décidé d'appliquer mon subterfuge au programme des vacances. Ainsi, je n'ai pas établi de liste de choses à faire. A la place, j'ai rédigé une liste des tâches que j'avais réalisées : des infimes et des remarquables, des rapides et des chronophages, des personnelles et des familiales. A la fin des vacances, j'avais un bon résumé de ce qui avait rempli mes vacances. Certes, beaucoup de tâches en attente l'étaient restées (comme le lavabo à vérifier ou le garage à vider) et s'étaient vues reportées aux vacances de Noël. Mais cette liste de choses faites me réconfortait un peu plus que les précédentes listes de choses à faire qui mettaient en avant tout ce qui n'avait pas été réalisé et me laissaient au bord du désespoir, accablée par ma lenteur, mon inefficacité ou pourquoi pas, ma paresse et mes incapacités. Il restait encore à faire mais moins.

En bref, à chaque période de vacances, l'ambition est la même mais je ne l'aborde plus sous le même angle de vue. Je m'efforce d'être plus indulgente objective et donc moins sévère avec moi-même (même si la petite voix qui me dit que j'aurais dû faire plus et mieux souffle encore à mon oreille).