27 Juillet 2023
Il y a ces journées qui se déroulent presque au ralenti, qui ont l'air de durer plus que 24 heures. Ces journées-là, à mesure que les lignes de la liste des choses à faire sont cochées, on se sent capable d'en faire toujours plus. Sur la ligne d'arrivée, on se retourne pour contempler la somme des tâches accomplies. Fatigué, mais satisfait. Fier même. Ces journées-là sont emplies de missions, corvées, obligations ou ambitions parfaitement visibles et perceptibles. On pourrait les toucher du doigt, en faire le compte comme s'il s'agissait de billes gagnées dans la cour de l'école.
Il y a aussi ces autres journées qui défilent à toute allure, si vite qu'elles finissent par nous dépasser. On se couche tard après s'être levé tôt, avec le sentiment confus de n'avoir rien fait de ces longues heures d'éveil. Tout a pris du temps. Quinze minutes ressenties peuvent avoir duré une heure. Ces jours-là, la liste des choses à faire a tendance à s'allonger de façon inversement proportionnelle au temps utile qui lui, se réduit comme peau de chagrin. Ces jours-là, on a l’impression d’être constamment à contre-temps et le bilan de la journée n’est pas reluisant. De ces journées-là, j’en compte plus que je ne voudrais dans mon quotidien. A force d’enchaîner ces fins de journées à conclure « Je n’ai rien fait aujourd’hui. » et à me demander à quoi j’avais perdu ces heure précieuses, j’ai eu l’idée de noter ces riens qui remplissaient mes journées. Pour m’en souvenir et cesser de culpabiliser (ou pas). Par exemple :
Selon les jours, cela m’aide à relativiser. Evidemment que je ne fais pas rien de mes journées puisque je ne reste pas assise de longues heures à méditer à des questions existentielles sans bouger. Cependant, je me dis parfois, souvent même, que j’aurais pu ou même dû accomplir plus.
Il y a ces jours enfin où chaque chose se réalise miraculeusement en son temps, les tâches tangibles comme les obligations. Ces jours-là, on a aussi le temps de se consacrer à un loisir ou l’autre. Ces jours-là, il arrive même qu’on puisse s’offrir le luxe de ne rien faire, pour de vrai, voire de s’ennuyer un peu.
Comme le dit la sagesse populaire, les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Inutile de s’obliger à rentabiliser la moindre minute et de se rajouter une pression supplémentaire, comme si on n’avait pas assez d’injonctions extérieures. Parfois, il convient de remettre au lendemain ce qu’on devrait faire le jour-même, sous peine d’imploser.
A chaque jour suffit sa peine.
Femme de prof, mère de deux Scarabouils et d'une Grenabée, je dépose ici les aléas et anecdotes qui feront les souvenirs de notre vie de famille
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