Maman revient de voyage scolaire (J5)

A la veille de son départ en classe de découverte avec ses CE2 (et des CP, et des CE1), elle misait tout sur sa souplesse d'esprit et ses capacités d'adaptation... et elle ne pensait pas si bien faire !

Rendez-vous était donné à 5h15 pour un départ à 5h30, vœu pieu qui était déjà très ambitieux sur le papier semble-t-il. 
Ainsi, à 4h50, Maman quittait la maison accompagnée par le grand Scarabouil, qui avait promis de le faire au détour d'une boutade quelques jours plus tôt. Chose promise, chose due, il m'a laissée à 4h59 avec ma valise et mon sac à dos au milieu des familles de nos élèves, déjà presque toutes là, au grand complet. Car ce voyage, c'était l'évènement de l'année et du très grand frère à la toute petite sœur, beaucoup avait fait l'effort de se lever aux aurores pour le grand départ.

Grand départ qui a eu lieu vers 6h15, la faute au car qui ne nous attendait pas au bon endroit et au chauffeur somme toute assez antipathique particulier, qui ne brillait ni par son sens de la communication ni par son empathie. Mais grand départ qui a eu lieu tout de même, empreint de beaucoup d'émotion, avec quelques chagrins plus ou moins difficiles à consoler et quelques larmes plus ou moins faciles à sécher. C'est que la grande majorité des enfants partaient "seuls" pour la toute première fois.

Pendant les heures qui ont suivi, même si les sièges n'étaient pas confortables et qu'on avait chaud, on était impatients d'arriver au chalet. Arrivée prévue en début d'après-midi, avec un premier atelier programmé juste après. "Quand est-ce qu'elle commence, la montagne ?"

Quand le paysage commence à s'élever et... quand le bus commence à tousser, à sentir le caoutchouc brûlé et à fumer, peut-être. Et en effet, aux premières montées, le car a flanché. Ce fut la première péripétie à noter dans notre carnet de bord : première aventure de haute volée avec mise en sûreté des passagers sur une voie de service de l'autoroute et évacuation des 3 classes par les gendarmes avec sirène et gyrophare vers un centre de sécurité routière. Là-bas, les élèves ont pu suivre en direct le remorquage du car et le déchargement/rechargement de tous les bagages vers les nouveaux bus qui allaient nous mener à bon port, juste pour l'heure du dîner. Parce qu'avec tout ça, on n'avait pas trouvé le temps de prendre le goûter.

Ce voyage commençait bien !

Ensuite, entre beau soleil et pluie humide, en passant par les orages et la grêle, on a réussi à profiter de toutes les activités prévues : escalade, visite d'une ferme pédagogique (savez-vous qu'un lama ne crache pas ? Non, il vomit !! en revanche, il fait ses besoins toujours au même endroit pour ne pas souiller son pré) d'où provient un merveilleux reblochon, biathlon, randonnée, course d'orientation et démonstration de chiens de berger. La boum du dernier soir, point culminant du séjour ardemment attendu, a été un succès.

Ce séjour a été un succès : enfants enthousiastes et curieux pour la plupart, équipe encadrante efficace et dévouée, chef cuisinier aux petits soins et aux grandes portions. Intense et épuisant. 

Le retour s'est effectué dans un bus flambant neuf en meilleur état de marche, avec le même chauffeur égal à lui-même. Nous sommes arrivés sans entrave, quoique avec plus d'une heure de retard sur l'horaire annoncé. Pendant que les enfants évaluaient le temps restant en reconnaissant des points de repères familiers (le bois ! la boulangerie !...), les familles au grand complet, de la plus grande sœur au plus petit frère, attendaient le retour des enfants prodigues. La vue de ces visages familiers et aimants a fait ressurgir l'émotion et reparaître quelques larmes, de joie cette fois.

Mon petit doigt m'a dit que malgré l'heure avancée, les petits voyageurs, tout à l'excitation des retrouvailles et des souvenirs à partager, ont tenu leur famille éveillée jusque tard dans la nuit. Et ce n'était pas grave, car le lendemain, ils ont pu dormir jusque tard dans la matinée.

Maman, elle, a dû se lever tôt pour terminer les préparatifs de la communion de la Grenabée.
Et comme elle est un peu maso l'expérience ne l'a pas complètement épuisée, elle y retourne dans 2 semaines. Avec les CM1/CM2, cette fois, en train.