Sparring

A 45 ans, Steve est de ces boxeurs professionnels qui ont perdu plus de combats qu’ils n’en ont gagnés. Avant de raccrocher les gants, et pour pouvoir offrir le piano de ses rêves à sa fille, il accepte une offre que beaucoup de boxeurs préfèrent refuser : devenir sparring partner d’un grand champion afin de le préparer au combat.

Pour un champion, le sparring partner n'est ni plus ni moins que de la chair fraîche à tabasser, un sac dans lequel on peut taper sans se réfréner mais qui a du répondant. Autant dire que le poste n'est ni des plus réjouissants, ni des plus valorisants.
D'autant moins qu'au premier contact, l'attitude du champion envers Steve est plutôt dédaigneuse et méprisante. Mais, comme c'est l'apanage de ce genre de boxeur, Steve ne lâcher rien. Il n'abandonne jamais. Au contraire, il retourne inlassablement au combat, malgré les échecs et, en l’occurrence ici, les brimades.
Petit à petit, il va gagner l'intérêt et le respect du champion, à force de ténacité.

Ce film n'est pas un film de boxe, c'est l'histoire d'un boxeur parmi tant d'autres. Ce film est un hommage tout en discrétion et en pudeur de tous les perdants, qui ne vivent que par et sur le ring, qui gardent toujours l'espoir d'une victoire et ne comptent plus les échecs, qui ont forgé une force de caractère, autant qu'une humilité, à toute épreuve à coups de K.O. successifs.

"Sparring" est un film lent et profond, qui ne fait pas dans l’esbroufe, incarné par un Mathieu Kassovitz excellent, toujours juste, qui s'efface complètement derrière son personnage, cet "ouvrier du ring" comme le qualifie le réalisateur Samuel Jouy.