22 Mars 2020
Vendredi 13 mars
Au lendemain de l'annonce officielle de la fermeture des écoles, il a fallu gérer, en vrac, l'information aux familles, la visite de ma tutrice dans ma classe d'emprunt, les conseils exceptionnels, l"inquiétude des élèves le matin et leur surexcitation l'après-midi, l'organisation du confinement de notre propre famille, les consignes contradictoires de la hiérarchie... En bref, l'urgence de la situation.
Je ne suis pas superstitieuse, mais avouez que tout était réuni pour que je le devienne.
Dimanche 15 mars
Le week-end qui a suivi a été intense, épuisant et anxiogène. Il a fallu plancher sur la fameuse continuité pédagogique des élèves, appeler les familles et rester en alerte tout en sachant faire le tri entre les milliers centaines de mails et messages en tout genre arrivant de toutes parts : les écoles, les inspections, le rectorat, la fac, les délégués de parents, les collègues... les informations et consignes étant parfois différentes, voire contradictoires d'une heure à l'autre, tous les étages de la pyramide s'adaptant aux nouvelles instructions officielles, changeantes.
Lundi 16 mars
Les profs de la maison se sont rendus dans leur collège et école respectif. Le temps pour lui de filmer des expériences de chimie en vue de classes virtuelles ; le temps pour elle de prendre acte des modalités de la continuité pédagogique de sa classe et de refuser poliment d'assurer des permanences pour les enfants de soignants (mais elle n'en était pas fière). Pendant ce temps-là, c'est Nana qui a été réquisitionnée pour garder la marmaille, malgré les recommandations, une heure top chrono.
Une journée pour s'organiser, les Scarabouils ayant déjà quelques devoirs mais pas la Grenabée. Et une fin de journée pour s'inquiéter du ravitaillement : à cause de la ruée vers les supermarchés, le contenu de notre drive hebdomadaire a été amputé de moitié. Le lait et les œufs qui nous manquaient réellement nous ont poussés à suivre le mouvement et faire le tour des supérettes et épiceries du quartier pour compléter les 2 malheureux litres de lait qui nous restaient.
Mardi 17 mars
Les choses sérieuses commençaient, le confinement était devenu officiel. Dans les faits, nous avions pris cette posture depuis le vendredi soir, mais l'état d'esprit a changé. Il faut revoir ses priorités, identifier ses vrais besoins, permettre à chacun de prendre de nouvelles marques dans cette cohabitation exclusive... Mais il faut surtout se préparer à ce que cela dure. Et ne pas savoir quand ce confinement pourra prendre fin est peut-être l'élément le plus délicat à gérer.
Dimanche 22 mars
Le rythme des devoirs des enfants est à peu près pris, si on peut parler de rythme entre les profs qui donnent le même soir à 18h les devoirs de la journée qui vient de s'écouler et ceux du lendemain, ceux qui donnent seulement des lignes directrices mais sans cadre et ceux qui promettent des devoirs qu'on attend encore...
Le rythme du prof de collège est pris aussi, calqué sur ses heures de cours habituelles en chat avec ses élèves mais augmenté des préparations un peu particulières liées aux nouveaux outils à disposition, et d'un volume de corrections conséquent.
Le rythme de la mère n'est pas du tout installé. Elle se sent aussi débordée que d'habitude et n'a pas plus de temps ni pour sa classe, ni pour ses devoirs, ni pour les tâches ménagères, les devoirs des enfants et les enfants eux-mêmes prenant tout son espace-temps (et c'est tout naturel).
Au terme de cette première semaine de confinement, nos principales inquiétudes résident en deux points :
Sur ce, on se prépare pour une nouvelle semaine de classe à la maison.
Femme de prof, mère de deux Scarabouils et d'une Grenabée, je dépose ici les aléas et anecdotes qui feront les souvenirs de notre vie de famille
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