23 Mars 2020
Journal de confinement, J8
Aujourd'hui, nous sommes au 8ème jour de confinement si l'on se réfère à la fermeture officielle des écoles, ou au 10ème, si on considère que notre famille avait pris les premières mesures restrictives dès le samedi précédent.
Les enfants sont sortis uniquement dans le jardin, alors que leurs parents ont profité des dérogations liées à la chasse au ravitaillement ou aux promenades du chien. Nos journées sont essentiellement remplies par le travail des uns et les devoirs des autres, et réciproquement. D'ailleurs, le travail de l'un en particulier lui prend bien plus de temps qu'à l'ordinaire.
Pendant ce temps-là, les réseaux sociaux, les radios et autres média bienveillants (ou pas), abondent à la fois de propositions d'activités toutes plus géniales les unes que les autres pour occuper ses enfants tout redécouvrant la joie simple mais ô combien précieuse de partager des moments "authentiques" avec eux, mais aussi d'injonctions à profiter de cette situation inédite pour renouer avec ses vraies valeurs, identifier l'essentiel, se cultiver à outrance et se découvrir une passion spontanée pour l'exercice physique.
Mais dans ma vraie vie à moi, je n'ai pas le temps pour tout ça. Pourtant, oui, je reste chez moi, comme la plupart des gens. Pas de temps de transport, pas d'heures de travail passées à l'extérieur. Mais du travail quand même. Le mien et celui des enfants. Après avoir essayé diverses configurations, j'ai décidé de faire le mien en dehors des heures ouvrables, c'est-à-dire le matin à partir de 5h30 environ et jusqu'à l'apparition du premier enfant sur mon lieu de travail matinal qu'est la cuisine. Les bons jours, cela peut être 8h. Après le coucher des enfants, je travaille peu ou pas ; la soirée, c'est sacré !
Une partie du reste du temps, confinement oblige, j'assure l'école à la maison, ce qui nous prend au moins 3h/jour (les bons jours) ressenties le triple, en fonction de l'humeur des participants, de leur plus ou moins bonne volonté, de l'intensité de leurs protestations et du volume sonore. L'autre reste du temps, confinement ou pas, il faut bien entretenir la maison (vivre à 5 , 24h/24 dans un taudis, non merci !), laver le linge, faire les courses (toute une aventure !), cuisiner, ranger, passer quand même un peu de temps de loisir avec les enfants, etc.
Bref, contrairement à ce que le reste du monde donne à voir, je n'ai pas plus de temps libre à consacrer aux loisirs depuis 10 jours. Au contraire, j'ai même la sensation d'en avoir moins. Ce qui pose une question cruciale pour moi : comment ça se fait ? Oui, comment se fait-il que gère aussi mal le temps ? Comment se fait-il que je consacre 3 jours à un travail qui devrait me prendre 2h ? Comment se fait-il que la demie-heure du petit-déjeuner s'étire souvent déraisonnablement sans que je m'en rende compte ? Comment se fait-il que je ne sache pas évaluer correctement le temps qu'il me faut pour accomplir chaque tâche ? J'ai beau y réfléchir, je n'ai que peu d'éléments de réponse : trop bête ou trop perfectionniste ? trop lente ou trop fainéante ? Pas assez motivée ? Besoin d'urgence ? En tout cas, je vais essayer d'utiliser ce temps de confinement pour travailler sur ma gestion du temps qui court plus vite que moi.
Femme de prof, mère de deux Scarabouils et d'une Grenabée, je dépose ici les aléas et anecdotes qui feront les souvenirs de notre vie de famille
Voir le profil de Nanie sur le portail Overblog