La vie intérieure

C'est ou c'était comment le bureau et/ou l'école à la maison ? Avez vous pris goût au manque de sortie ? Voici les questions existentielles du groupe des lundis collectifs cette semaine.

Chez nous, c'était bureau ET école à la maison. Assurer l'école à la maison en même temps que mener à bien son propre travail a été et reste une vraie gageure (prononcez [gajure], s'il vous plaît). On a beau mettre en place un emploi du temps, on se laisse presque toujours malmener par les aléas. Très vite, je me suis rendue à l'évidence : entre les explications de consignes, les réponses aux questions et les problèmes techniques, il m'était impossible de travailler efficacement en même temps que les enfants faisaient leur devoirs.

En conséquence, j'ai fini par leur consacrer mes heures ouvrables, profitant d'être levée chaque matin dès potron-minet, et même bien avant pour assurer mes propres tâches : devoirs, mémoire et activités pour mes élèves. Et jusqu'aux vacances, tout allait bien (logistiquement parlant, parce que pour le reste...). Pendant les vacances, j'ai continué à travailler pour moi, ignorant volontairement les devoirs envoyés par les profs du CM2 et de la CE1. 
C'est à la rentrée confinée que les choses se sont corsées. Les enfants avaient toujours leurs devoirs à faire entre 9h et... mais aux mêmes heures, leur mère devait suivre les classes virtuelles universitaires, cependant que leur père assurait lui-même des classes virtuelles pour ses propres classes. Autant dire qu'abandonnés à leur triste sort, les écoliers ont vite perdu le peu de cœur à l'ouvrage qui leur restait. C'est ainsi qu'au bout de 3 semaines d'anarchie scolaire, nous avons mis à profit les jours fériés confinés pour bûcher et rattraper les devoirs non faits. Ô joie !
Depuis que je suis à nouveau en charge de classe à distance, et bien que je m'absente chaque matin pour participer à l'accueil solidaire des enfants prioritaires, les enfants ont repris le rythme des devoirs, faisant des efforts pour travailler autant que possible en autonomie le matin, afin que je n'aie plus qu'à les vérifier en rentrant. Le mien de rythme, quant à lui, se cale sur les séances ciné en famille, les temps de calme matinaux étant désormais réservés... au calme matinal. A croire que finalement, j'aie besoin de temps personnel.

Quant à la privation de sortie... autant les grandes promenades en famille ou les courses au grand air (que mon accident de ski ne me permet plus pour l'instant) nous manquent, autant mon aversion grandissante depuis plusieurs années pour les lieux publics a atteint son summum. Je suis en train de virer acheteuse en ligne exclusive, même pour les chaussures... En revanche, c'est un réel plaisir que d'échanger avec des collègues, même si on ne les connaît pas, et de retrouver des élèves, même si on ne les connaît pas non plus. Encore une semaine complète avant de retrouver sinon mes propres élèves, au moins mon école et des petites têtes connues.