17 Mai 2020
Nous voici au terme de la première semaine de déconfinement (néologisme).
La première impression est celle d'un changement infime. Les enfants ne sont pas encore sortis. Nous n'avons pas reçu ni rendu de visite (exceptée une livraison express sur le pas de la porte d'un tableau réalisé par Mamie). Nous avons continué à faire un ravitaillement hebdomadaire à la boulangerie. Ceux qui sortent, sortent masqués.
Si on y regarde de plus près, on peut dire que la porte s'est largement ouverte sur l'extérieur. D'abord, Maman a repris le travail. Depuis mardi, je vais chaque matin à l'école qui accueille les enfants prioritaires, en attendant que ma propre école rouvre (ou pas...). Et la femme de ménage (oui, nous avons une femme de ménage) est revenue ! Une aide précieuse pour nous et le bout du tunnel pour elle qui peut relancer son activité (même si nous ne l'avons pas complètement laissée tomber pendant 8 semaines). Cerise sur le gâteau : Monsieur s'est offert le luxe de courses d'appoint, cédant à l'envie de dîner asiatique. Du jour au lendemain, plus de file d'attente, plus de filtrage à l'entrée du supermarché... on s'en réjouirait presque si on n'avait pas quelques doutes sur les effets de ce brusque revirement des comportements.
Côté moral, il y a eu des hauts et des bas, exponentiellement liés au rapport informations plus ou moins anxiogènes sur explications plus ou moins rassurantes quant aux conditions d'accueil dans les écoles. Après avoir répondu favorablement à l'enquête de retour à l'école de nos enfants, puis expérimenté la non- l'application du protocole sanitaire en maternelle, puis confirmé notre accord en réponse à la deuxième enquête de l'école (justificatifs d'exercice de l'une des professions "indispensables à la nation" à l'appui rendant nos enfants prioritaires), puis ressassé la question nuit et jour, puis pensé qu'après tout, ils n'étaient pas si prioritaires que ça, ces gosses de profs, puis se dire que ce n'était pas si pire mais que c'était engendrer beaucoup de bouleversements dans une organisation améliorable mais vivable, nous avons fini par dire non, en capitales et souligné pour être sûrs qu'ils ne soient pas comptés dans les effectifs.
Pour autant, faire classe à des groupes réduits, même avec la contrainte de mesures d'hygiène drastique a certains avantages pour l'enseignant qui peut prendre le temps nécessaire pour chacun sans avoir l'impression de léser les autres et pour les élèves qui font chacun leur travail, pas forcément le même que les autres, à leur rythme, sans stress. D'ailleurs, nos petits habitués du pôle d'accueil solidaire n'ont pas l'air traumatisés par la situation. Et en écrivant ces lignes, j'en arrive à me demander pourquoi nous avons décidé de garder les nôtres à la maison.
Bref, en attendant, nous envisageons d'aérer nos corps et nos esprits quelque part dans les champs cet après-midi. Ce sera la toute première virée familiale depuis le 14 mars.
Sur ce, bonne semaine à tous !
Femme de prof, mère de deux Scarabouils et d'une Grenabée, je dépose ici les aléas et anecdotes qui feront les souvenirs de notre vie de famille
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