24 Janvier 2008
J'ai regardé ce matin l'émission "Les maternelles" dont le sujet était : "Je ne suis pas une mère allaitante, et alors ?" Une fois n'est pas coutume, j'ai envie de donner mon avis sur ce débat épineux. Point de vue d'une future mère fermement convaincue de donner le biberon qui, une fois mère pour de bon, a choisi de donner le sein (ce sont les mystères de la naissance...).
Pour résumer la discussion, les invitées ont expliqué qu'elles avaient choisi d'allaiter leurs enfants au biberon, contrairement à la pression "mode" actuelle, et que ce choix leur avait valu d'être livrées à elles-mêmes à la maternité et montrées du doigt par leur entourage. Genre "hooouu ! les vilaines mères qui n'allaitent pas !"
Bon. Je suis d'accord avec elles, le discours ambiant est pro-allaitement maternel. Je me souviens qu'au cours de la préparation à l'accouchement, j'étais la seule à envisager de donner le biberon. Pour autant, je n'ai pas senti d'animosité de la part de la sage-femme (peut-être suis-je particulièrement bien tombée...). Mais du coup, c'est vrai, l'info sur l'alimentation au biberon a dû prendre moins de 5 minutes sur toute la séance.
En revanche, contrairement aux invitées de l'émission, je ne crois pas que les mères allaitantes soient mieux encadrées et conseillées. A la maternité, on m'a juste demandé "sein ou biberon ?" et encore, ce n'était que pour savoir comment donner ses compléments alimentaires à Milan qui était né après terme. Les jours suivants, on m'a encore demandé "ça se passe bien ?" mais sans aller plus loin, comme si j'étais une pro et que je savais exactement comment cela devait se passer. Or, il me semblait que les débuts se passaient plutôt mal, en fait, mais je n'ai eu aucun conseil, aucun encouragement de la part des sage-femmes ou des puéricultrices. Non, celle qui m'a tout appris en matière d'allaitement, c'est ma voisine de chambre qui venait d'avoir son deuxième enfant. Heureux hasard ! sans elle, je pense que je serais retournée vers le biberon...
Donc en matière d'encadrement, sein : 0 - biberon : 0. Egalité, balle au centre.
En ce qui concerne l'image renvoyée à l'entourage, je reste tout aussi mitigée. Certes, la pression pro-allaitement s'exerce partout. Mais le discours "officiel" (alimentation la mieux adaptée au nourrisson, source d'anticorps, bouclier contre les allergies, fondation de la relation mère-enfant...) fait long feu, même chez les professionnels de la profession. Et beaucoup de mes questions se soldent par : "Evidemment, tout serait plus simple si vous lui donniez le biberon !" Evidemment. En outre, ma réponse affirmative à la fameuse question "est-ce que vous le nourrissez ?" entraîne désormais une variation de "ah ? encore ?" sur tous les tons, sachant que bébé a 4 mois environ.
Alors, franchement, en terme d'image, j'ai plutôt l'impression que les mères donnant le sein au-delà de 6 à 8 semaines sont prises pour des hurluberlues.
Finalement, j'ai l'impression qu'on parle beaucoup d'allaitement et qu'effectivement, une pression certaine s'exerce sur les futures mères mais qu'en réalité, il n'est pas autant pratiqué qu'on tend à nous le faire croire. Deux observations me confortent dans cette idée. La première : il est impossible d'obtenir des réponses concordantes de la part des "experts" (je suppose donc qu'ils ont peu souvent à répondre aux questions relatives à l'allaitement). La seconde : à la PMI, à la maternité, dans mon entourage, majoritaires sont les mères qui allaitent au biberon.
Tout ça pour dire que, sein ou biberon, chacune fait ce qu'elle veut mais toutes souhaiteraient un peu plus de soutien et un peu moins de jugement.
Femme de prof, mère de deux Scarabouils et d'une Grenabée, je dépose ici les aléas et anecdotes qui feront les souvenirs de notre vie de famille
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