... et se rendre compte qu'on est quand même chanceux.
Une fois notre décision prise, nous voilà partis pour le centre de vaccination de notre ville (une première chance !). Pas le mercredi, parce que 1/ Milan est à la halte-garderie et 2/ c'est le jour des enfants, donc des parents qui les accompagnent et qui ont pris leur mercredi après-midi pour profiter des joies des longues files d'attente. Pas le samedi, parce que c'est le jour des braves travailleurs qui ne peuvent pas venir en semaine. Pas le vendredi parce que le centre est fermé. Le jeudi donc, même si la plage horaire est courte (16h - 20h) et correspond en partie aux heures de sortie des écoles et des bureaux.
Entrés à 15h50 dans le centre, nous nous heurtons déjà aux premiers mouvements d'humeur des "patients" et d'exaspération du régulateur bénévole. En effet, le bureau d'accueil est déjà surchargé et l'espace d'attente pour la speedy-consultation médicale saturée. Du coup, nous allons commencer par attendre, à l'étage du dessous où le régulateur nous somme de retourner, ce qui ne plaît pas du tout à la dame qui nous précède, enceinte de 4 jours mois, qui trouve scandaleux d'être obligée de redescendre les douze marches (ou peut-être dix...) qu'elle vient déjà de gravir à pieds "dans son état" (je sais que je ne devrais pas me moquer, mais c'est plus fort que moi !). De toute façon, elle est scandalisée d'attendre tout court.
Nous, on s'en fout : on s'attendait à attendre.
A part le Scarabouil qui n'a pas dormi à l'heure de la sieste et nous gratifie donc de quelques comédies bruyantes (en public, même pas la honte...), il n'y a que les femmes enceintes qui râlent. Deux d'entre elles ont constaté qu'elles avaient reçu le même numéro d'attente : 27... Il faut dire que le pauvre régulateur bénévole est quand même tout seul à attribuer ces fameux numéros ; s'il n'arrive pas à se mettre d'accord avec lui-même... Par devers moi, je me dis qu'il faudrait qu'elles débatent pour savoir laquelle est la plus enceinte (celle qui a le plus gros ventre ou celle qui a la plus grande gu**le ?) et doit passer avant l'autre.
Nous, on s'en fout : on a le numéro 25...
Enfin, on nous appelle pour... attendre qu'une gentille dame (je ne dis pas autre chose par peur des représailles...) vérifie qu'on a bien nos bons de vaccination (Papa n'avait pas encore reçu le sien mais a fait un grand sourire hypocrite à la gentille dame) et qu'on est bien qui on prétend avant de nous faire remplir un questionnaire médical.
Après quoi, on attend encore (même pas vrai, juste le temps de parcourir un couloir jusqu'à l'entrée de la "salle" de consultation) d'être examiné par un médecin, certainement retraité, qui prend la tension de chacun avec un matériel d'avant-guerre et croit que si on a deux garçons, c'est de ma faute à moi...
Déclarés aptes à être vaccinés, on décide (involontairement) de mettre un peu de piment dans ce parcours en inversant les étapes "vaccin" et "traçabilité". De cette façon, l'élève infirmière désignée volontaire qui nous a piqué a dû réfléchir un peu pour savoir qui aurait des adjuvants, qui n'en aurait pas et qui aurait une demi-dose.
A 17h38, nous avions rejoint la voiture. Moins de deux heures sur place, qui dit mieux ? Chaque fois qu'on entend que des gens attendent quatre, cinq heures, voire une journée entière, on se dit qu'on a vraiment eu de la chance...