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Revenir sur ses pas...

Il est parfois des régions, des lieux, que nous n'avons fait que traverser ou dans lesquels nous avons passé un temps plus ou moins long, mais qui nous laissent un souvenir tout particulier, empreint des émotions qu'ils nous ont fait vivre et de la nostalgie qui s'y rattache.

Pour mon mari, ce lieux typique est La Bourboule. Il nous en parle souvent, avec toujours la même émotion et la même joie. Au fil de nos différents séjours dans le Massif Central, nous avons souvent tourné autour, sans jamais y retourner. Pas encore... De mon côté, il y avait Grenoble.

Grenoble où mes tergiversations estudiantines m'avaient amenée à vivre durant deux ans, en colocation avec une copine de collège. Deux ans qui m'avaient laissé un souvenir plutôt doux et léger. J'y étais plus tôt solitaire, en dehors des heures de cours, mais j'y faisais quelque chose qui me plaisait dans un environnement plutôt sympa : la ville était agréable, très animée, nichée dans un décor de rêve. Je n'y ai pas fait de folies, ce n'est pas dans mon tempérament (j'ose plus de choses aujourd'hui), mais j'y ai mené une vie plutôt sympa.

Bref. Pendant nos vacances dans le massif de Belledonne, après moult hésitations de ma part, nous avons décidé d'y passer une journée, et de monter à la Bastille admirer le panorama. Pour être honnête, j'avais un peu le trac de revenir sur mes pas, vingt ans après. Dès lors, quelle ne fut pas ma déception d'entrer dans une ville sale, de longer des quais tagués, pas joliment du tout et visiblement mal entretenus et de découvrir l'institut Dolomieu abandonné et complètement ravagé. La première impression de ma troupe a été mauvaise, tout le monde se demandant ce qu'il faisait là. Heureusement, notre virée à la Bastille a réjoui tout le monde : le voyage en téléphérique, la vue sur la ville et les massifs environnants et le mini-Fort Boyard en famille.

Faute de temps, nous n'avons pas parcouru plus avant la ville et nous ne sommes pas allés sur le campus. Cela nous aurait peut-être permis de repartir sur une meilleure impression... ou pire, qui sait ? En tout cas, je garde de ce retour dans le temps un sentiment mitigé, comme si mes souvenirs n'étaient pas réels. Mais chacun sait que la mémoire et le temps biaisent plus ou moins les souvenirs, presque autant que les émotions qui leur sont liées. J'aurais aimé avoir le loisir de flâner plus longuement dans le centre-ville, reconnaître des rues, retrouver des restaurants ou des boutiques, pourquoi pas, m'imprégner de l'ambiance de la ville. Mais est-ce que cela aurait changé quelque chose ?

Ce petit pincement, je l'avais ressenti aussi lorsque j'avais revu mon "bonhomme", une statue monumentale gigantesque dans mon souvenir de petite fille, au sein d'un chouette parc. Dans mon œil d'adulte désenchantée, le monument avait l'air un petit peu moins majestueux et un petit peu moins impressionnant et le parc un petit peu moins charmant. Cependant, je garde pour lui une tendresse particulière.

Conclusion : je n'arrive pas à trancher sur la pertinence de retourner sur ses pas. Vaut-il mieux conserver ses souvenirs intacts ou les confronter à la réalité ?

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À propos
Nanie

Femme de prof, mère de deux Scarabouils et d'une Grenabée, je dépose ici les aléas et anecdotes qui feront les souvenirs de notre vie de famille
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F
Je me pose aussi ta dernière question. Je pense qu'il est bon de garder ses souvenirs et si on doit se confronter à eux, ne pas oublier le contexte, l'époque car on ne peut jamais tout refaire, revoir à l'identique. Ajouter de nouveaux ressenti, pourquoi pas, mais ne pas effacer, remplacer les anciens.
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