29 Octobre 2018
Les années se suivent mais ne se ressemblent pas : alors qu'à l'automne dernier, les trois enfants étaient enthousiastes à l'idée de fêter Halloween, cette année, un seul s'y intéresse vraiment.
Bien sûr, cette fête ne fait pas partie de notre culture mais il y en a tant de signes chez les commerçants ou à la télévision qu'on ne peut guère l'ignorer. Plus jeunes, les enfants se déguisaient et jouaient à se faire peur avec leurs copains du centre de loisirs s'il s'avérait qu'ils y étaient le jour J. A la maison, nous ne faisions rien, ni bonbons, ni déguisement. Il y a deux ans, ils s'étaient déguisés et maquillés et nous avions regardé des films qui font gentiment frissonner de peur. Le défilé des gamins du quartier quémandant des friandises avait semé une pointe d'envie et leur avait donné des fourmis dans les jambes. Nous avions donc promis de leur faire faire le tour du quartier l'année suivante. Ce qui fut dit, fut fait et c'est en famille que nous avions sonné aux portes du voisinage. Après quoi nous étions rentrés regarder un film de circonstances et partager l'horrible repas concocté par leur père (pizzas-momies, doigts de sorcière, yeux de vampire, etc.). Les enfants avaient par ailleurs passé plusieurs jours à confectionner des décorations et des blagues affreuses.
Cette année, donc, seul le grand se réjouit à l'idée de cette fête. Il a déjà décidé de son déguisement et espère pouvoir faire à nouveau le tour du quartier à la lueur des réverbères. Mais les petits sont plus réticents : la Grenabée répète à qui veut l'entendre qu'elle a peur de tout (nouveauté récente dans son caractère...) et qu'il n'est pas question qu'elle aille dans la rue la nuit ni même qu'elle regarde un film qui fasse peur, ne serait-ce qu'un tout petit peu. Le discours du moyen Scarabouil est à peu près semblable, les larmes de crocodile en sus (mais plus l'heure approche, plus il révise ses intentions premières...). Il est donc probable que nous fassions deux équipes le soir venu. Ce qui est sûr, en revanche, c'est qu'Halloween sera le prétexte (s'il en fallait un) pour accueillir des amis à dîner.
Quant à la Toussaint, elle ne sera "fêtée" que dans ma tête. Pourtant, j'ai des souvenirs à la pelle de visites au cimetière à cette période, sur les pas de ma mère et de notre tante. Le circuit était toujours le même, bien rôdé et immuable. Les tombes étaient nettoyées, les fleurs fanées remplacées et les souvenirs, souvent heureux et toujours les mêmes, échangés. Si je ferme les yeux, je crois que je pourrais suivre le chemin de la maison de ma tante au cimetière sans me tromper. Mais il y a des années que je n'ai pas remis les pieds dans ce cimetière ardennais, tout comme je ne suis pas retournée dans celui où reste mon père. Certains diront que j'ai abandonné mes défunts ; je dirais que la réciproque est plus juste. Je sais que mes enfants s'y rendent régulièrement avec leur Nana. Cela me fait toujours une impression étrange mais je ne saurai la définir et elle ne me pousse pas encore à les y suivre.
Cet article répond à la question du jour de mes camarades des lundis collectifs : Halloween, Samain, la Toussaint : qu'évoquent ces fêtes pour vous, les marquerez-vous ?
Femme de prof, mère de deux Scarabouils et d'une Grenabée, je dépose ici les aléas et anecdotes qui feront les souvenirs de notre vie de famille
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