Ecrire pour ne pas oublier

Cette semaine, dans le cadre des lundis collectifs, on s'interroge sur la nécessité que nous avons toutes à écrire : sur un blog, dans un carnet, faire des listes de petits bonheurs ou grands succès, pour mieux s'organiser, à l’aide d'un bullet journal ou d'appli magiques...

Comme toutes, et cela n'aura échappé à personne, le seul fait de tenir un blog depuis tant d'années (avec plus ou moins d'assiduité) montre mon attachement à l'exercice d'écriture. Depuis toujours, j'écris... de petits mots, de longues lettres, des journaux intimes, et enfin, ce blog.

Un jour, sur un coup de tête, je me suis débarrassée d'années de correspondances échangées avec quelques amis choisis, au prétexte que toute cette paperasse que je ne relirais certainement jamais prenait bien trop de place. Peu de temps après, je me suis acharnée pareillement sur ma pile de petits carnets qui renfermaient mes pensées, réflexions et états les plus intimes et authentiques, sans filtre, sans faux-semblants puisque je ne m'y adressais qu'à moi-même. Le prétexte était là que ces contenus étaient absolument sans aucun intérêt. Pour preuve, le fait de coucher mes interrogations, mes préoccupations et mes problèmes plus ou moins graves ne les avaient pas résolus. Mais de nombreuses années plus tard, à l'heure où je me suis interrogée sur mon moi profond, mes complexes et mes difficultés, j'ai constaté l'étendue abyssale de ma bêtise (et de la tristesse qui allait avec). En effet, mon subconscient étant un bon garde du corps, il enterre une bonne majorité de mes souvenirs, notamment les plus anciens, et ces cahiers auraient pu m'être d'une aide salutaire. Je crois qu'avec mes notes, j'ai mis aussi un peu de moi à la poubelle...

Un jour plus récent, sur un autre coup de tête, j'ai ouvert ce blog, en espérant être lue bien sûr, mais en me moquant pourtant des statistiques. Ce blog, j'ai déjà dû le dire, fait office d'album de souvenirs familial, qui pallie grandement à ma mémoire ultra-sélective. D'ailleurs, je regrette les quelques périodes de creux où je ne l'ai pas alimenté.

A part cela, je fais ponctuellement des listes :
- de courses bien sûr, c'est la base,
- de choses à faire pendant une période donnée, que je coche au fur et à mesure de leur réalisation,
- de choses que j'ai faites dans une journée ou une semaine, dans les mauvais jours, ceux qui me laissent l'impression de ne rien faire de concret de mes journées et de ne servir à rien,
- pour préparer nos départs en vacances, histoire de ne pas oublier le passeport de l'une et le rasoir de l'autre,
- de livres que j'ai lus, entamée il y a environ 2 ans, pour me motiver à reprendre le temps et le goût de lire,
- des articles écrits ou venir pour le blog...

Sur un autre plan, après avoir tergiversé au moins 2 ans, la plupart du temps retenue par le temps et la certitude que cet outil envié n'était pas pour moi, j'ai commencé à la mi-janvier un Bullet Journal, inspirée notamment par ma collègue du blog Wondermômes. Absolument dénuée de tout talent artistique, mon bujo est minimaliste et se résume à l'essentiel : une vue d'ensemble sur l'année en cours et celle à venir, une vue d'ensemble mois par mois et plein de place pour noter ce que j'ai à faire ou fait chaque jour. Mes éléments de déco tiennent seulement à des changements de couleur d'écriture. Il est tout jeune encore mais me rend déjà bien service.

Pour finir, mon ambition secrète serait d'écrire un livre, un vrai (ou plutôt un recueil de nouvelles, selon ce que j'ai déjà en tête). Mais il faut d'abord que je me persuade que j'en suis capable, et les dizaines de personnes qui m'ont demandé depuis plusieurs années pourquoi je ne me lançais pas ne m'ont pas encore convaincue... A deux têtes et quatre mains peut-être, en duo avec l'imagination infinie de mon mari et mon style...

En tout cas, mes visiteurs auront constaté qu'à chaque fois qu'il s'agit d'évoquer les raisons et le plaisir d'écrire, je ne sais plus m'arrêter d'écrire...