4 Mars 2019
Cette semaine, je ne pouvais pas être en retard pour le rendez-vous des lundis collectifs car le thème s'inscrit dans le cadre de la journée de lutte pour les droits des femmes (et non la journée de "la femme", au sens simplifié) qui se tient le 8 mars. "Girl power, féminisme : comment élever nos filles et nos garçons ?"
Autant l'avouer tout de suite, je ne suis pas une féministe acharnée, ni même une sexiste tout court.
Cependant, côté boulot, je ne comprends pas qu'à formation, compétence et expérience égales une femme soit moins rémunérée qu'un homme et je n'admets pas qu'au contraire d'un homme, une femme se voit poser des questions de l'ordre de l'intime lors d'un entretien d'embauche. Je n'ai pas de solution à proposer (une loi ?) mais je souhaite ardemment que cette inégalité ancienne ne perdure pas, pour la Grenabée. Ce ne serait que justice.
Je ne comprends pas non plus que la considération qu'on porte à une femme (quand je dis "on", j'englobe les hommes autant que les femmes qui peuvent se montrer de la pire intolérance envers leurs consœurs) tienne si étroitement à son style vestimentaire et la façon dont elle se maquille. La longueur de sa jupe serait inversement proportionnelle aux mauvais traitements qu'elle devrait subir. C'est ignoble mais c'est la triste réalité. Par exemple, pour une femme, il est plus confortable (au sens social du terme) et sûr de prendre les transports en commun en pantalon qu'en jupe courte (je parle d'expérience, malheureusement...).
Sur le plan relations hommes/femmes, je suis en désaccord complet avec la mouvance actuelle qui consiste à assimiler, apparemment sans discernement au vu des diverses campagnes, à du harcèlement le fait qu'un homme interpelle une femme dans la rue, plus ou moins maladroitement. La situation inverse est-elle qualifiée de la même manière ? Accentuer le clivage homme/femme en oubliant la place de l'humain tout simplement ne me semble pas pertinent, d'autant que cela alimente la peur de l'autre. Une société dont les membres n'osent plus se parler a-t-elle du sens ? En s'interdisant systématiquement de "parler aux inconnus", on perd la chance de faire connaissance et de s'enrichir, humainement et culturellement.
Et je reste dubitative face à cette fameuse charge mentale qui semble rester dévolue aux femmes. Il me semblait pourtant que l'homme moderne était largement aussi capable de s'occuper de son foyer et de ses enfants éventuels que sa compagne. Mais évidemment, la répartition des tâches dépend de la situation du foyer. Ainsi, depuis que je ne travaille plus à l'extérieur, j'ai pris à ma charge plus de tâches domestiques qu'auparavant, que je peux faire pendant les heures de travail classiques, ce qui permet à toute la famille de mieux profiter des soirées et des fins de semaines. Mais nous savons tous les deux que cette répartition pourra changer à nouveau si notre situation familiale évolue à nouveau.
La question qui se pose au quotidien est celle de l'exemple proposé à nos trois enfants, garçons et fille. Car si nous, les parents, savons que les tâches domestiques sont quasi toutes interchangeables (à notre expertise et à nos préférences près), nous ne maîtrisons pas la perception qu'ils en ont, ni ce qu'ils en déduisent. Garderont-ils en tête que Maman faisait les tâches ménagères pendant que Papa travaillait pour financer les foyer ?
A la maison, nous demandons à tous les mêmes services. Nous n'avons jamais dit qu'il y avait des couleurs, des activités, des jeux et jouets ou des façons de penser "de fille" ou "de garçon". D'ailleurs, elle peut jouer avec les voitures de ses frères comme eux, à la poupée. Et pourtant, les garçons rechignent à porter du rose et la fille trouve que les histoires de danseuses ne sont pas pour les garçons... L'influence de l'école, des petits copains, des pubs, des films, des catalogues de jouets (et des mamies...)... influence contre laquelle nous n'avons apparemment pas beaucoup de poids... J'ai néanmoins l'espoir que l'exemple qu'ils ont quotidiennement sous les yeux laissera une empreinte.
Je ne suis pas sûre d'être complètement dans le sujet, mais ce sont les réflexions qui me viennent à l'esprit sur ce thème. Et je conclurais en disant que l'homme n'est pas le pire ennemi de la femme et qu'il faut arrêter de monter les uns contre les autres. Vivre en bonne entente et selon des règles frappées au coin du bon sens est le fondement de l'égalité.
Et c'est pourquoi cette affiche me choque, reflet inquiétant de la société actuelle : personnellement, je ne me sens pas en danger quand je marche dans la rue et je trouve navrant qu'on fasse croire qu'un homme est forcément un prédateur duquel il faut se défendre en permanence. Même mes fils de 11 & 9 ans m'ont spontanément posé des questions sur cette affiche qui les a interpelés...
Femme de prof, mère de deux Scarabouils et d'une Grenabée, je dépose ici les aléas et anecdotes qui feront les souvenirs de notre vie de famille
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