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Girl power, féminisme ?

Cette semaine, je ne pouvais pas être en retard pour le rendez-vous des lundis collectifs car le thème s'inscrit dans le cadre de la journée de lutte pour les droits des femmes (et non la journée de "la femme", au sens simplifié) qui se tient le 8 mars. "Girl power, féminisme : comment élever nos filles et nos garçons ?"

Autant l'avouer tout de suite, je ne suis pas une féministe acharnée, ni même une sexiste tout court.

Cependant, côté boulot, je ne comprends pas qu'à formation, compétence et expérience égales une femme soit moins rémunérée qu'un homme et je n'admets pas qu'au contraire d'un homme, une femme se voit poser des questions de l'ordre de l'intime lors d'un entretien d'embauche. Je n'ai pas de solution à proposer (une loi ?) mais je souhaite ardemment que cette inégalité ancienne ne perdure pas, pour la Grenabée. Ce ne serait que justice.

Je ne comprends pas non plus que la considération qu'on porte à une femme (quand je dis "on", j'englobe les hommes autant que les femmes qui peuvent se montrer de la pire intolérance envers leurs consœurs) tienne si étroitement à son style vestimentaire et la façon dont elle se maquille. La longueur de sa jupe serait inversement proportionnelle aux mauvais traitements qu'elle devrait subir. C'est ignoble mais c'est la triste réalité. Par exemple, pour une femme, il est plus confortable (au sens social du terme) et sûr de prendre les transports en commun en pantalon qu'en jupe courte (je parle d'expérience, malheureusement...).

Sur le plan relations hommes/femmes, je suis en désaccord complet avec la mouvance actuelle qui consiste à assimiler, apparemment sans discernement au vu des diverses campagnes,  à du harcèlement le fait qu'un homme interpelle une femme dans la rue, plus ou moins maladroitement. La situation inverse est-elle qualifiée de la même manière ? Accentuer le clivage homme/femme en oubliant la place de l'humain tout simplement ne me semble pas pertinent, d'autant que cela alimente la peur de l'autre. Une société dont les membres n'osent plus se parler a-t-elle du sens ? En s'interdisant systématiquement de "parler aux inconnus", on perd la chance de faire connaissance et de s'enrichir, humainement et culturellement.

Et je reste dubitative face à cette fameuse charge mentale qui semble rester dévolue aux femmes. Il me semblait pourtant que l'homme moderne était largement aussi capable de s'occuper de son foyer et de ses enfants éventuels que sa compagne. Mais évidemment, la répartition des tâches dépend de la situation du foyer. Ainsi, depuis que je ne travaille plus à l'extérieur, j'ai pris à ma charge plus de tâches domestiques qu'auparavant, que je peux faire pendant les heures de travail classiques, ce qui permet à toute la famille de mieux profiter des soirées et des fins de semaines. Mais nous savons tous les deux que cette répartition pourra changer à nouveau si notre situation familiale évolue à nouveau.

La question qui se pose au quotidien est celle de l'exemple proposé à nos trois enfants, garçons et fille. Car si nous, les parents, savons que les tâches domestiques sont quasi toutes interchangeables (à notre expertise et à nos préférences près), nous ne maîtrisons pas la perception qu'ils en ont, ni ce qu'ils en déduisent. Garderont-ils en tête que Maman faisait les tâches ménagères pendant que Papa travaillait pour financer les foyer ?
A la maison, nous demandons à tous les mêmes services. Nous n'avons jamais dit qu'il y avait des couleurs, des activités, des jeux et jouets ou des façons de penser "de fille" ou "de garçon". D'ailleurs, elle peut jouer avec les voitures de ses frères comme eux, à la poupée. Et pourtant, les garçons rechignent à porter du rose et la fille trouve que les histoires de danseuses ne sont pas pour les garçons... L'influence de l'école, des petits copains, des pubs, des films, des catalogues de jouets
(et des mamies...)... influence contre laquelle nous n'avons apparemment pas beaucoup de poids... J'ai néanmoins l'espoir que l'exemple qu'ils ont quotidiennement sous les yeux laissera une empreinte.

Je ne suis pas sûre d'être complètement dans le sujet, mais ce sont les réflexions qui me viennent à l'esprit sur ce thème. Et je conclurais en disant que l'homme n'est pas le pire ennemi de la femme et qu'il faut arrêter de monter les uns contre les autres. Vivre en bonne entente et selon des règles frappées au coin du bon sens est le fondement de l'égalité.

Et c'est pourquoi cette affiche me choque, reflet inquiétant de la société actuelle : personnellement, je ne me sens pas en danger quand je marche dans la rue et je trouve navrant qu'on fasse croire qu'un homme est forcément un prédateur duquel il faut se défendre en permanence. Même mes fils de 11 & 9 ans m'ont spontanément posé des questions sur cette affiche qui les a interpelés...

 

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Nanie

Femme de prof, mère de deux Scarabouils et d'une Grenabée, je dépose ici les aléas et anecdotes qui feront les souvenirs de notre vie de famille
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I
Ohlala mon commentaire précédent s'est posté sans aucune mise en forme alors que j'avais prévu des espaces, je m'en excuse
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I
L'affiche est mal choisie dans la mesure où la plupart des violences sexuelles sont le fait d'hommes connus auparavant, et ont lieu en majorité dans le foyer.<br /> Néanmoins, c'est plutôt une exception de ne pas du tout se sentir en insécurité dans la rue. C'est mon cas aussi mais ça n'a pas toujours été le cas : quand on se fait klaxonner à partir de 12 ou 13 ans et que des hommes au volant d'un camion ralentissent "pour rire", c'est pas vraiement drôle. Et c'est un truc absolument banal.<br /> <br /> Je ne suis pas vraiment d'accord avec ton paragraphe :<br /> <br /> "Sur le plan relations hommes/femmes, je suis en désaccord complet avec la mouvance actuelle qui consiste à assimiler, apparemment sans discernement au vu des diverses campagnes, à du harcèlement le fait qu'un homme interpelle une femme dans la rue, plus ou moins maladroitement. La situation inverse est-elle qualifiée de la même manière ? Accentuer le clivage homme/femme en oubliant la place de l'humain tout simplement ne me semble pas pertinent, d'autant que cela alimente la peur de l'autre. Une société dont les membres n'osent plus se parler a-t-elle du sens ? En s'interdisant systématiquement de "parler aux inconnus", on perd la chance de faire connaissance et de s'enrichir, humainement et culturellement. "<br /> <br /> Déjà, à quel moment des femmes interpellent des hommes dans la rue en mode "he mec t'es trop beau, tu veux mon 06 ? Tu lèches" ? Ja-mais aha, ça n'arrive pas ou super rarement. Alors que l'inverse, j'ai pas une amie à qui ça n'est pas arrivé plusieurs fois déjà... C'est ça le souci. Pas les personnes qui tentent prudemment d'échanger en rebondissant sur une parole entendue, un livre lu ou en échangeant sur quelque chose qu'on vient de vivre ou d'entendre ensemble. La lutte contre le harcèlement sexuel ça n'implique pas d'arrêter de se parler, mais de remettre à plat les modalités des interactions hommes-femmes dans l'espace public. C'est bien ça qui au final permettra des relations plus saines, en attendant on est bien obligées de souligner ces différences de traitement, elles existent et le nier ne les fera malheureusement pas disparaitre...<br /> <br /> En revanche c'est effectivement la partie émergée de l'iceberg, il y a ensuite le harcèlement au travail et surtout le nombre de violences sexuelles encore extrêmement élevé. <br /> <br /> Concernant le concept de charge mentale et la répartition des tâches domestiques, les situations varient bien heureusement (par exemple chez moi, on est un couple sans enfants et ça va très bien)... mais ce n'est pas de l'ordre du fantasme, l'inégalité est bien documentée a fait l'objet de nombreux travaux en sociologie et études statistiques. Pas de doutes là dessus donc, ce n'est pas seulement une question d'impression personnelle : https://www.inegalites.fr/L-inegale-repartition-des-taches-domestiques-entre-les-femmes-et-les-hommes<br /> Ensuite il serait intéressant justement par contre de se pencher sur les couples les plus égalitaires et de regarder ce qui a permis cette égalité : égalité professionnelle et de salaire, temps libre plus égalitaire, convictions etc.<br /> <br /> L'exemple renvoyé par les parents est bien sûr très important comme tu le soulignes, mais le relais scolaire serait un levier très important...<br /> <br /> Je ne peux en tout cas que conseiller les différents blogs et podcasts qui se penchent sur ces questions, notamment le podcast Les Couilles sur la table qui vient d'ailleurs de sortir un épisode sur l'éducation des petits garçons<br /> <br /> Merci en tout cas d'ouvrir un espace d'échange sur ces questions
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F
Je suis d'accord avec tout ce que tu dis, même si avec 3 filles, j'ai peut-être un peu plus de méfiance envers les hommes/garçons. Le sujet n'est pas facile, car on ne peut pas généraliser les comportements des uns ou des autres, mais il ne faut pas pour autant faire comme s'il n'y avait pas de danger. J'avoue qu'on préfère quand même que nos filles se méfient de tous plutôt que d'être trop confiantes (mais elles n'ont pas l'air de vraiment nous écouter).<br /> Il n'y a que pour ce qui est de la charge mentale que je mettrai un petit bémol à ce que tu dis. J'ai quand même l'impression que les hommes se préoccupent un peu moins de certaines choses que nous, peut-être simplement parce qu'ils ne le peuvent pas (socialement, psychiquement, cérébralement, je ne sais pas comment dire mais c'est dans cet ordre d'idée). Mais les choses évoluent...<br /> Pour l'affiche, je ne la connaissais pas non plus, elle est particulière, je ne sais pas trop comment l'interpréter.
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N
Sur ce genre de sujet, il faut savoir rester nuancé. Comme un fait exprès, c'est notre fille qui se montre le plus à l'aise avec les autres et parle à tout le monde dans la rue. On essaie de lui expliquer sans pour autant lui faire penser que tout le monde est mauvais. D'ailleurs, c'est souvent qu'elle me reprend "mais toi, tu as parlé à un inconnu dans la rue quand tu lui as dit le chemin !"<br /> L'affiche est locale, je ne l'ai pas vue ailleurs non plus
L
ouaouh, ton article reflète parfaitement ma pensée , je suis entrain de réfléchir au mien, ce thème n'est pas évident, il y aurait tellement à dire ;) je ne connaissais pas cette affiche ;) de gros bisous
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N
Depuis que j'ai bouclé mon article, d'autres idées me ont encore venues... je suis plus inspirée que je le pensais.<br /> Je n'ai pas vu cette affiche ailleurs qu'ici. Je pense que c'est la pub d'une association locale.