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Le poids du papillon

Comme je le disais il y a deux jours, j'avais en cours de lecture une nouvelle d'Erri de Luca intitulée "Le poids du papillon".
Le début de ma lecture ayant été perturbé quelque peu par mes révisions, j'ai justement profité d'avoir un peu de temps seule entre les deux épreuves pour la reprendre depuis la première page. Bien m'en a pris puisque j'ai mieux fait le lien et surtout compris les va-et-vient entre les parties concernant l'homme et celles consacrées à l'animal.

L'animal est le Roi des Chamois, chef distant régnant sur sa harde depuis 20 ans, qu'aucun jeune chamois n'a encore réussi à battre en duel. L'homme est un braconnier hors pair, consacré "roi des chamois" par les villageois, au vu du nombre de chamois qu'il a tués et de ses talents exceptionnels d'alpiniste. Homme et animal vivent en solitaire, le premier dans une cabane spartiate en altitude et le second, en retrait de ses congénères qu'il ne gratifie de sa présence qu'en des occasions comptées. L'un et l'autre se connaissent depuis longtemps, depuis que le braconnier à tué la mère du chamois. Depuis lors, ils se sont croisés régulièrement, toisés, observés mutuellement, le braconnier traquant sans relâche l'animal hors norme, à qui il voue une admiration sans borne, tel un Graal. L'animal s'est toujours gardé du fusil de l'homme, jusqu'à ce jour où il sent qu'il va mourir bientôt. De son côté, l'homme sent également qu'il est arrivé à la fin de sa vie. Sa dernière chasse aura précisément pour cible le Roi des Chamois, qui s'offrira de lui-même au braconnier, non sans avoir préalablement confirmé sa supériorité, aux siens comme au chasseur.

La nouvelle est construite comme un dialogue entre les deux héros, qui sentent tous les deux qu'ils sont arrivés au crépuscule de leur vie, et plus précisément, au seuil de la mort qu'ils attendent d'un moment à l'autre. Elle est finalement assez intéressante, quoique pas forcément passionnante.

J'avais choisi ce livre à l'aveugle, intriguée par le titre un peu contradictoire. Le papillon blanc est comme le fil rouge très ténu (il ne faut pas le louper !) du récit. Il est celui qui souligne les situations dramatiques ou critiques, leur donnant une légèreté un peu incongrue ou une certaine dérision. Le papillon se pose invariablement sur la corne gauche du chamois, pour une raison inconnue. C'est lui qui précipitera la mort de l'homme, très symboliquement. Pour ainsi dire, le poids du papillon, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.

 

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À propos
Nanie

Femme de prof, mère de deux Scarabouils et d'une Grenabée, je dépose ici les aléas et anecdotes qui feront les souvenirs de notre vie de famille
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F
Je ne sais pas si j'oserai un jour choisir un livre juste à son titre ou à sa couverture. En tout cas, je pense que je ne l'aurais pas fait avec celui-là. ;-)
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N
Ce n'est pas la première fois que ça m'arrive, au risque de laisser tomber ma lecture en cours si je n'accroche vraiment pas.