No et moi

Je l'avoue, lors des vacances d'hiver, je n'ai pas accompagné notre collégien dans sa lecture périodique du recueil "Dire l'amour" qui ne m'a pas inspirée plus que lui. Mais cette fois, j'ai été intriguée par le résumé de "No et moi", roman de Delphine de Vigan, auteure que je n'avais encore jamais lue.

L'histoire est celle d'une jeune adolescente, Lou, intellectuellement précoce, pas forcément bien dans ses baskets, en tout cas en décalage avec ses semblables. Elles collectionnent les mots, réalise des expériences diverses et variées pendant son temps libre, des études statistiques, elle essaie de décrypter les expressions des émotions et des sentiments. Elle cherche à comprendre les gens et le monde qui l'entourent.

A l'occasion d'un exposé en Sciences économiques et sociales, elle va à la rencontre d'une jeune fille sans domicile fixe. Son but est de comprendre l'enchaînement des évènements qui conduisent de si jeunes gens, et plus particulièrement les femmes, à vivre dans la rue, en marge de la société ordinaire.

No est solitaire et un peu sauvage ; Lou un peu candide mais sincère dans son approche. Elle arrive à apprivoiser No qui finit par accepter de se confier à elle en échange de quelques heures à l'abri d'une brasserie, calée au creux d'une banquette et de boissons qui réchauffent.

Des liens se créent, l'exposé est un succès. Lou se met en tête de sauver No. Mais il est toujours compliqué d'aider quelqu'un contre son gré. Si tout ne se passe pas exactement comme Lou l'avait d'abord envisagé, cette expérience l'aidera à se connaître elle-même, à mieux comprendre son entourage. A trouver sa place.

Le Scarabouil a rechigné à le lire, répétant à qui voulait l'entendre que c'était horriblement ennuyeux et inintéressant. Quant à moi, je l'ai lu d'une traite, me laissant abandonner sur la plage par le reste de la famille pour pouvoir le terminer en paix. Il me semble que le récit sonne juste (même si je n'ai aucune expérience personnelle de cette vie d'errance). Il n'y a pas de misérabilisme, pas de caricature.

Un film existe... que je ne souhaite pas voir pour le moment, de peur de briser la délicatesse du propose et la légèreté de l'écriture.