10 Juillet 2010
Vendredi, rien à redire. Le voyage en voiture se passe bien, l'hôtel est sympa et les enfants s'amusent réellement ensemble pour la première fois. Les parents sont aux anges.
Samedi, voyage dans le temps en train à vapeur pour rallier Le Crotoy.
Déjà dans le train, les augures nous annonçaient une journée tendue par le biais d'une mamie outrée de voir notre Bastoche monter dans le train : "Les chiens sont pourtant interdits ici !" Ah non, madame, ils sont bien autorisés (en revanche, faudrait se renseigner pour les mamies aigries...). Ca commençait, de regarder de travers notre équipage (un chien, deux enfants, une poussette, une mère qui allaite dans le train et un père aux cheveux longs). Mais heureusement nous avons été battus en impopularité dans le wagon, par le père d'une autre famille, qui se levait sans cesse pour admirer le paysage à toutes les fenêtres, qu'il osait même ouvrir sans demander l'autorisation aux vilaines mamies (au moins une douzaine) alors qu'il faisait une chaleur d'enfer dans le train.
Bref, le voyage s'est finalement bien passé pour nous, tranquillement installés dans le fond du wagon, avec un enfant curieux de tout ce qu'il voyait et un bébé tout sourire (qui de là où il se trouvait, avait tout le loisir d'admirer... sa mère). Mais ce fut une parenthèse heureuse dont nous aurions dû encore mieux profiter, si nous avions su ce qui nous attendait à l'arrivée...
D'abord, Le Crotoy, c'est moche (ça, c'est dit, pas besoin de tergiverser). Nous aurions pu en rester là avec cette ville, attendre le voyage de retour et la rayer simplement de nos souvenirs. Mais comme c'est l'unique destination du train à vapeur qui arrive en gare à 13h, la descente de train s'apparente à une lutte sans merci entre tous les voyageurs affamés en quête de nourriture. Dans cette compétition, nous partons avec plusieurs handicaps : une poussette, un enfant fatigué et un chien ivre de chaleur (et une migraine pour Maman, mais ce n'est qu'un détail).
Bref, nous mettons un temps certain à trouver une table libre et suffisamment éloignée de ses voisines pour pouvoir y caler notre famille encombrante. Le serveur mettra un temps encore plus certain à nous servir, selon une organisation assez personnelle, c'est-à-dire chacun notre tour. De sorte que le grand Scarabouil mangera avant ses parents à qui il réclamera bien entendu des frites une fois qu'ils seront enfin servis et qu'il aura déjà vidé sa propre assiette... La fatigue et la chaleur serviront de détonateur à la petite bombe à retardement qui, dès lors que ses parents refuseront qu'il prenne un second repas, enchaînera crises de colère sur comédies bien bruyantes.
Je ne me rappelle plus l'instant exact où la situation nous a complètement échapé, mais le bébé dévarié et le chien hystérique n'ont pas hésité à ajouter leur petite note personnelle au chaos ambiant.
Je vous épargne la détresse morale des parents pendant ce très long interminable grand moment de solitude, écartelés entre la crise de nerfs collective, la honte et l'envie d'abandonner sur place tout ce beau monde, sans se retourner. J'essaie aussi d'oublier ces deux c****sses qui se sont mêlées de faire cesser les pleurs du Scarabouil à coups de sucettes et de biscuits et qui n'ont fait qu'envenimer les choses car évidemment, en bons parents cruels que nous sommes, nous avons confisqué les friandises pour garder notre ligne de conduite (l'étincelle à l'origine du sinistre étant "non, tu n'auras pas plus de frites !").
Le retour, ardemment attendu par les parents, s'est déroulé paisiblement. Pour une journée reposante, ce fut une journée éreintante, heureusement achevée dans le calme, dans une petite crêperie, amie des familles (calme relatif si on considère que le mini-Scarabouil a manifesté pendant tout le repas pour ne pas rester dans son cosy).
Vivement dimanche !
Femme de prof, mère de deux Scarabouils et d'une Grenabée, je dépose ici les aléas et anecdotes qui feront les souvenirs de notre vie de famille
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