Selon la définition du Larousse, procrastination, nom féminin, vient du latin procrastinatio : ajournement, de cras : demain et désigne une tendance pathologique à différer, à remettre l'action au lendemain.
Moi qui ai une forte tendance à la procrastination, je suis rassurée par la dimension pathologique de la définition, qui explique pourquoi la remise à plus tard me semble toujours plus forte que moi.
Après réflexion, cette tendance pathologique aurait pour moi deux origines : le manque de confiance en soi d'une part (suis-je capable de réaliser cette action de manière satisfaisante ?) et d'autre art l'anxiété de la décision à prendre (quel est le meilleur choix pour l'avenir, à court, moyen ou long terme ?). Il en résulte deux types de comportement opposés : remettre au lendemain, au surlendemain ou même à bien plus tard ou se décider sur un coup de tête, pour ne pas avoir à tourner trop longtemps autour de la question cruciale et éviter d'alimenter le terreau de potentiels regrets.
Pour donner un exemple du premier cas de figure, prenons celui de notre belle table à manger. Quelques jours après l'avoir achetée, en 2016 si mes souvenirs sont bons, j'en ai brûlé un coin au fer à repasser... Le vernis a cloqué & changé de couleur. La faire remplacer était impossible à cause du mauvais usage que j'en avais fait. Alors mon mari a entrepris de réparer la partie abîmée. Trop vite, peut-être, en tout cas de façon inappropriée à cause de notre manque d'expertise et d'expérience. La cire utilisée n'a pas tenu, se décollait en bande. Pour autant, nous ne savions pas quoi faire pour améliorer la situation. Du coup, nous sommes restés tout ce temps à nous lamenter sur les dégâts. Nous avions bien en tête l'idée de devoir restaurer tout le plateau pour bien faire, mais restions bloqués sur le fait que nous ne saurions pas faire. C'est finalement sur un coup de tête et pour tromper l'ennui et/ou son inquiétude pendant ma brève hospitalisation, que mon mari s'est lancé, pour un résultat presque plus beau que l'original. Évidemment, nous nous sommes demandé pourquoi ne pas l'avoir fait plus tôt, mais je pense qu'il fallait ce temps de maturation pour s'en sentir capable.
En tout cas, pour moi, remettre certaines tâches à plus tard ne relève pas d'une tendance à la paresse. Il arrive au contraire que certaines choses soient repoussées par le fait, parce qu'on a mille autres choses à faire avant. Pour m'aider à mettre de l'ordre dans mes priorités, je constate que le bullet journal s'avère assez efficace.
Pour le coup, je n'ai pas remis la rédaction de cet article aux calendes. Comme quoi, rien n'est perdu.