Les yeux jaunes des crocodiles

Quand j’étais jeune, curieuse d’esprit et avide de savoir, je lisais beaucoup, en des temps records. Tout & n’importe quoi. Le pire & le meilleur. Puis j’ai vieilli et prétexté que je n’avais plus le temps de lire (et entre temps, je suis passée par une année de HK un peu écœurante). A force de repos, mon cerveau s’est ralenti et est devenu paresseux. Je suis devenue plus difficile et tellement plus lente à lire…
Bref. De temps en temps, j’essaie de m’y remettre mais c’est souvent laborieux (et c’est peu de le dire).

Dernier exemple en date : Les yeux jaunes des crocodiles (Katherine Pancol) commencé l’année dernière, je ne sais même plus quand et achevé le 19 avril dernier vers 21h52 (soyons précis)dans d’atroces souffrances (pour la lectrice).
Pourquoi fut-ce si douloureux ?
D’abord, parce que j’ai eu beaucoup de mal à entrer dans le livre et à m’intéresser à l’histoire. En conséquence de quoi je n’étais pas super motivée pour aller plus loin… ce qui ne m’aidait pas à y entrer plus facilement, évidemment. Ensuite parce que j’ai eu du mal à m’attacher aux personnages que j’ai trouvés un peu trop caricaturaux, pas assez nuancés, sauf Joséphine peut-être, quoique… Enfin, ça ne m’intéresse pas de lire un roman écrit comme on parle. Autant voir un film. Ce style-là est bon pour mon un blog ou un courriel, pas pour la littérature, fut-elle de gare. Ou alors, il faut que le bouquin ne soit pas une fiction, à l’extrême rigueur (j’avais dit que j’étais très difficile). A la longue, ça m’agace. Et ouvrir un livre en sachant d’avance qu’on va être agacé, ce n’est pas très tentant. Néanmoins, jusqu’à la dernière page, j’espère toujours être agréablement surprise et amenée à changer d’avis. Alors, je persiste (je dois être un peu maso). Mais non. Du coup, j’ai renoncé à lire les tomes suivants. Mais je dois être vraiment trop très difficile car cette saga a connu un grand succès.

Au fait, de quoi ça parle ? C’est l’histoire de 2 sœurs que tout oppose, l’une exubérante et superficielle, l’autre plus discrète et intellectuelle. Contrairement aux apparences, la vie de la première est lamentablement vide et l’existence de l’autre plus riche (si ce n’est pas du cliché, ça !). Pour se donner de la contenance et du piquant à son quotidien, la première décide de publier un roman qu’elle fait écrire par sa sœur. S’ensuivent évidemment quiproquos, scènes cocasses ou dramatiques (qui m’ont semblé d’une morne platitude).

Pour l’anecdote, le livre lui-même a subi certaine brutalité de la part du mini-brutus qui, pour me venger mû de bonnes intentions, a voulu un soir me donner le livre avec un peu trop d’enthousiasme et de maladresse mêlés.

Ceci étant, je ne suis pas contre une suggestion de livre, de toute sorte, court (pour commencer) et passionnant, qui me redonnerait le déclic. A vos avis !